Un casse tête volant, parfois violent


Il est devenu tellement banal de voyager en avion qu’on ne se rend plus compte des difficultés que doit affronter cette activité. Et pourtant elles sont toujours présentes même si les nouveaux appareils et les techniques sophistiqués qui gèrent le secteur ont fait de considérables progrès. Regardons de plus près.

D’abord l’aéroport

Chacun conviendra qu’on ne peut pas encore se passer des aéroports. Or pour fonctionner convenablement il faut que l’environnement extérieur et les équipements intérieurs soient en état et en parfaite synchronisation. A l’extérieur, les pistes doivent être entretenues en permanence y compris leur balisage dont on n’imagine pas que ces équipements puissent tomber en panne.

Il faut également des parkings en nombre suffisant et du personnel pour guider les appareils en bonne position pour que les passerelles puissent être raccordées, encore faut-il que les agents qui les manipulent soient en position au bon moment.

L’aéroport est également le lieu où on ravitaille les appareils et il doit donc être équipé en conséquence soit par des camions soit par des accès directs aux citernes lesquelles doivent être approvisionnées. Et puis avant de partir les avions doivent être repoussés ce qui là encore nécessite des équipements et personnel en parfaite synchronisation avec
les opérations aériennes.

Mais l’aéroport est également le lieu où les passagers doivent être accueillis, contrôlés, restaurés et distraits sans compter les fonctions essentielles que sont les embarquements et les débarquements des passagers et de leurs bagages.

Ce sont plusieurs fonctions très différentes les unes des autres et qui sont opérées par des personnels à statut différent entre les fonctionnaires de police et de douane, les agents des compagnies aériennes ou les serveurs des restaurants et bars et les vendeurs des boutiques. Et, cerise sur le gâteau, il faut pouvoir accéder aux terminaux et en repartir, donc utiliser des transports en commun, des taxis ou des véhicules personnels et chacun doit trouver sa place.

L’avion maintenant

Celui-ci ne décollera pas si une fonction quelconque de contrôle, de ravitaillement, d’accès des passagers et de leurs bagages n’est pas assurée. Or chacune d’entre elles est très complexe et réclame à la fois de gros moyens techniques et informatiques et un personnel de grande qualification. Pensez qu’il faut embarquer de quoi nourrir et abreuver les passagers, de quoi amener l’appareil à destination le tout conformément aux horaires affichés.

En son temps SAS avait calculé que pour un vol long-courrier, un appareil emportait 8000 sortes d’articles différents ! Et bien entendu pour charger l’appareil et réaliser les opérations essentielles, il faut des agents de handling dont les fonctions sont multiples. Ils appartiennent souvent à des sociétés indépendantes dont les services doivent être contrôlés et coordonnés avec les opérations.

Bien entendu les personnels navigants techniques et commerciaux doivent être au complet et en pleine forme.

Le contrôle aérien, ensuite
On ne peut toujours pas s’en passer. Il va prendre en compte l’appareil depuis son roulage, assurer son guidage depuis le décollage jusqu’à son arrivée.

Mais pour cela les centres de contrôle sont forcément différents entre les tours de contrôles des aéroports, les centres d’approche, ces centres de contrôle régional ou les centres en route.

Chacun a son rôle pour amener l’appareil à destination en toute sécurité.

A-t- on une petite idée de la complexité de cette organisation dont il faut rappeler qu’elle fait appel à des systèmes différents selon les pays, mais qui doivent néanmoins prendre en compte les appareils de bout en bout ?

Bien entendu on pourrait écrire plusieurs livres pour expliquer dans le détail les opérations nécessaires à faire partir et arriver un avion à l’heure en toute sécurité.

Je suis le premier à râler si la passerelle est en retard, si l’avion ne part pas à l’heure prévue, si le vin à bord ne me plait pas, si je dois faire la queue aux filtres d’inspection filtrage, si la salle d’embarquement est trop petite, si je trouve mon siège inconfortable.

Enfin j’ai plein de raisons de ne pas être satisfait et pourtant quand on veut bien regarder l’incroyable organisation et coordination qu’il faut entre tous les acteurs pour assurer un transport aérien de qualité, on ne peut être que bluffé.

En 2017, les compagnies aériennes régulières ont transporté près de 4 milliards de passagers dans 36,8 millions de vols soit près d’un vol par seconde et il n’y a eu à déplorer que 14 morts dans 2 accidents intervenus en République Démocratique du Congo avec des compagnies « blaklistées ». Eh bien moi, je dis chapeau !

Jean Louis Baroux





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