Tourisme & coronavirus : les aventuriers perdus de la guerre sanitaire
25 mars 2020 François Teyssier 6 commentaires Distribution Covid-19, Pérou 5261 vues
Du fait de la guerre contre le Covid-19 et de la suspension des voyages par les autorités françaises, 130 000 clients se retrouvent bloqués un peu partout dans le monde. Ils cherchent à rentrer en France pour profiter du confinement national.
Ils sont éparpillés un peu partout dans le monde, souvent parqués dans des hôtels qui les traitent comme des covidés (je voulais dire pestiférés.) Certains se disent livrés à eux-mêmes.
Beaucoup commencent à manquer de moyens financiers. On cite des cas de familles qui se sont retrouvées dans la rue au Pérou.
Parfois, la solidarité avec les expatriés locaux résout certains cas. Les réseaux sociaux apportent des solutions. Bref, la débrouille est la règle. À la guerre comme à la guerre.
Les consulats et ambassades français sont fermés ou se déclarent incompétents pour les aider financièrement. Les rares compagnies qui volent en profitent pour vendre, à prix d’or, des tarifs haute contribution. À la guerre, tous les coups sont permis.
Pendant ce temps, notre sémillant président de la République dans sa posture favorite de chef de guerre contre le coronavirus déclarait :
« Les Françaises et les Français qui sont actuellement à l’étranger et souhaitent rentrer pourront bien entendu rejoindre leur pays. Nous devons prendre cette décision parce que je vous demande ce soir d’importants efforts et que nous devons, dans la durée, nous protéger.
Je veux dire à tous nos compatriotes qui vivent à l’étranger que là aussi, en bon ordre, ils doivent se rapprocher des ambassades et consulats et que nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c’est nécessaire, leur rapatriement. »
Vous l’aurez compris, le président permettait à tous les Français actuellement à l’étranger de rentrer en France. Mais le rapatriement il parlait ne concernait que les expatriés français.
En aucun cas, il ne faisait référence aux touristes de style routards disséminés dans le monde ?
Ceux qui organisent leurs propres voyages sans passer par les professionnels du secteur et qui font l’économie des garanties qui les caractérisent : garantie financière, assurance de RCP et respect de sa clientèle.
Des voyagistes, qui sans communication tapageuse cherchent, souvent avec difficulté, et à toujours à leurs frais à rapatrier leurs clients. Beaucoup se plaignent de l’absence de solidarité avec les transporteurs aériens qui ont leurs propres problèmes.
J’ai du mal à m’apitoyer sur ces voyageurs indépendants qui ont pris, en toute connaissance de cause, des risques de voyager sans filet, souvent pour des raisons d’économie. Il me semble logique qu’ils doivent aujourd’hui assumer leurs choix. C’est dur, mais on ne gagne pas à tous les coups. Bon retour et bon courage à tous ces aventuriers qui vivent actuellement une expérience hors normes qui sera leurs souvenirs de demain.
François Teyssier
Sur le même sujet
À la découverte de la Louisiane avec Visiteurs Groupes
Visiteurs Groupes a récemment organisé un éductour d’exception en Louisiane, réunissant 8 agences de...
Le 7ème déjeuner APG du voyage fait l’unanimité
Vendredi dernier avait lieu à Paris, au restaurant italien Su Misura, la 7ème édition...
Mondial Tourisme met à l’honneur la destination Marrakech
À l’occasion d’un éductour d’exception, le tour opérateur Mondial Tourisme a réuni 42 professionnels...
6 commentaires pour “Tourisme & coronavirus : les aventuriers perdus de la guerre sanitaire”
Bonjour.
J’ai
acheté une croisière auprès d’une agence de voyage qui à ce jour me
harcèle pour le règlement du solde du voyage.
J’habite en plein l’épicentre de la pandémie du Coronavirus.Les
frontières Franco-Italienes, Grecs, et Croates sont fermées et je
précise également que le départ est de Venise le 02/05/2020.
J’ai demandé à l’agence le report de paiement du solde. J’ai confirmé
que je règlerai l’intégralité après le confinement au niveau Européen,
après l’ouverture des frontières, et dès lors que j’ai la garantie de
pouvoirs effectuer les escales prévues à Athènes, Split, Bari ainsi que
la sécurisation de la ville de Venise.
L’agence me refuse ce report et me dit formellement qu’ils partent…
ce que je doute…Raison pour laquelle l’agence en contre partie me
menace d’une procédure juridique. A ce jour elle me demande de payer le
solde sinon elle annule mon départ en me demandant le montant des frais
ainsi que le remboursement de la procédure judiciaire qu’elle effectuera
à mon encontre.
Vu que c’est une force majeure…Est-ce que l’agence est dans son droit
de me refuser ce report ?
Dans l’attente de votre réponse et vous en remerciant.
Cordialement,
Ernst François.
Ah la nature humaine !
Est il nécessaire en ces temps difficiles d’écrire ce genre de choses ??
Et même si je suis d’accord avec le fait que beaucoup de français sont égoïstes et individualistes, faut il abandonner ces voyageurs à l’autre bout du monde ?
Bonjour..
.. Je suis désolée je ne peux pas m appitoyer sur des gens égoïstes qui, en pleine épidémie n ont pas remis leur voyage au risque de contaminer les pays visites.et pour leur seul petit plaisir. Il y a des gens qui sont partis il y a une semaine voir dix jours pc est criminel
Quelle générosité en ces temps de galère Bravo ;
Cet article résume très bien la situation. Le 14 Mars 2020 – 16h00 , nous avons reçu de nos instances professionnelles indiennes, un ORDRE, je dis bien un ORDRE, de demander à tous nos voyageurs présents sur le Sol Indien de prendre leurs dispositions pour quitter le pays dans les meilleurs délais. Le discours de notre président date du 16 Mars. J’ai appelé chacun de nos voyageurs, un par un, avant même d’en informer leurs agences respectives, et tous se sont exécutés, nous avons alors mis en place les mesures en concertation avec les agences, tous nos voyageurs ont trouvé des vols retours à moins de 400 Euro par personne , toutes compagnies confondues. Pour le 17 Mars, tous nos voyageurs étaients de retour. Par la suite, des appels à l’aide ici et là, de voyageurs en galère…. qu’on a essayé autant que possible d’aider, sans même un merci…
Défendre la profession , c’est bien , mais ce n’est peut être pas la peine d’opposer les voyageurs indépendants qui sont avant tout des citoyens comme tout le monde