- LaQuotidienne.fr - https://ww2.laquotidienne.fr -

Tourisme & coronavirus : les aventuriers perdus de la guerre sanitaire

Du fait de la guerre contre le Covid-19 et de la suspension des voyages par les autorités françaises, 130 000 clients se retrouvent bloqués un peu partout dans le monde. Ils cherchent à rentrer en France pour profiter du confinement national.

Ils sont éparpillés un peu partout dans le monde, souvent parqués dans des hôtels qui les traitent comme des covidés (je voulais dire pestiférés.) Certains se disent livrés à eux-mêmes.
Beaucoup commencent à manquer de moyens financiers. On cite des cas de familles qui se sont retrouvées dans la rue au Pérou.

Parfois, la solidarité avec les expatriés locaux résout certains cas. Les réseaux sociaux apportent des solutions. Bref, la débrouille est la règle. À la guerre comme à la guerre.

Les consulats et ambassades français sont fermés ou se déclarent incompétents pour les aider financièrement. Les rares compagnies qui volent en profitent pour vendre, à prix d’or, des tarifs haute contribution. À la guerre, tous les coups sont permis.

Pendant ce temps, notre sémillant président de la République dans sa posture favorite de chef de guerre contre le coronavirus déclarait :
« Les Françaises et les Français qui sont actuellement à l’étranger et souhaitent rentrer pourront bien entendu rejoindre leur pays. Nous devons prendre cette décision parce que je vous demande ce soir d’importants efforts et que nous devons, dans la durée, nous protéger.
Je veux dire à tous nos compatriotes qui vivent à l’étranger que là aussi, en bon ordre, ils doivent se rapprocher des ambassades et consulats et que nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c’est nécessaire, leur rapatriement. »

Vous l’aurez compris, le président permettait à tous les Français actuellement à l’étranger de rentrer en France. Mais le rapatriement il parlait ne concernait que les expatriés français.

En aucun cas, il ne faisait référence aux touristes de style routards disséminés dans le monde ?
Ceux qui organisent leurs propres voyages sans passer par les professionnels du secteur et qui font l’économie des garanties qui les caractérisent : garantie financière, assurance de RCP et respect de sa clientèle.

Des voyagistes, qui sans communication tapageuse cherchent, souvent avec difficulté, et à toujours à leurs frais à rapatrier leurs clients. Beaucoup se plaignent de l’absence de solidarité avec les transporteurs aériens qui ont leurs propres problèmes.

J’ai du mal à m’apitoyer sur ces voyageurs indépendants qui ont pris, en toute connaissance de cause, des risques de voyager sans filet, souvent pour des raisons d’économie. Il me semble logique qu’ils doivent aujourd’hui assumer leurs choix. C’est dur, mais on ne gagne pas à tous les coups. Bon retour et bon courage à tous ces aventuriers qui vivent actuellement une expérience hors normes qui sera leurs souvenirs de demain.

François Teyssier