La richesse de la culture copte : une bénédiction pour toute l’Egypte


Projeté en première mondiale le 4 novembre dernier au Festival WØD-Weinberg, à Salzbourg, le long documentaire Madrasset Al-Zakéra (l’école de la mémoire) de la réalisatrice et plasticienne égyptienne Nancy Kamal, 47 ans, traite de l’apprentissage des chants liturgiques coptes conservés par l’Eglise orthodoxe depuis 2 000 ans.

« Ces chants ont survécu de génération en génération, notamment par le biais de la transmission orale. Dans l’Egypte Ancienne, la musique des temples était considérée comme sacro-sainte.

Les mélodies étaient tenues secrètes et transmises uniquement de père en fils dans le corps ecclésial et dans l’enceinte même du temple.

Les sept livres renfermant les textes et hymnes de ces rites cérémoniels ne renfermaient vraisemblablement pas de notation musicale. Ces livres sacrés ont depuis longtemps disparu », indique Nancy Kamal.

Tout au long du documentaire, la réalisatrice pose une suite de questions pour essayer de comprendre comment les chants coptes nous sont parvenus sans être transcrits.

Des ecclésiastiques coptes, des intellectuels laïcs, des chrétiens pratiquants, des spécialistes en musique copte, des chantres et des maîtres-enseignants de chants liturgiques répondent tour à tour à ses interrogations.

« Deir Al-Moharraq m’a beaucoup servi en matière de documentation, étant le plus ancien monastère du monde remontant au IVe siècle, situé au nord-ouest d’Assiout. C’est aussi un lieu de pèlerinage et de refuge ; la Vierge Marie et Jésus ont vécu dans sa grotte après avoir fui Hérode », précise la réalisatrice.

Et d’ajouter : « Les témoignages de ses moines m’ont beaucoup aidée dans mon travail d’archives, amorcé il y a deux ans.

C’est dans ce monastère que se trouvent les enregistrements des grands moallems (maîtres-enseignants) Tawfiq et Ayad Najib ».

La cinéaste et plasticienne s’est également rendue au studio d’enregistrement des hymnes coptes, installé à l’Institut supérieur des études coptes, dans le quartier de Abbassiya au Caire, par le chantre et spécialiste du patrimoine musical copte Ragheb Moftah.

« Ce dernier déploie tant d’efforts afin de garantir la perpétuation de cet héritage musical et d’empêcher qu’il ne tombe dans l’oubli. Il a été lui-même formé par un chantre confirmé, Mikhaïl Girgis El-Batanouny, qui a passé toute sa vie à conserver la musique de l’Eglise copte », poursuit Nancy Kamal.





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