La Quotidienne a testé pour vous : l’ Hôtel des Grands Boulevards à Paris
30 juillet 2021 Frédéric De Poligny Aucun commentaire Dormir Dorothée Meilichzon, Giovanni Passerini, Hôtel des Grands Boulevards, Paris, Sho Ashizawa 2903 vues
Bien évidemment, avec une adresse au 17 bd Poissonnière, l’ Hôtel des Grands Boulevards justifie pleinement son nom. La très classique façade de l’hôtel a été élevée légèrement en retrait des bâtiments voisins, ce qui lui permet de profiter d’une vue moins bruyante et d’avoir une grande terrasse au premier étage qui a été transformée en un très beau jardin potager ou est cultivé un vaste assortiment de plantes aromatiques qui font la joie du Chef et des bar-tenders qui les utilisent à foison dans des cocktails aussi créatifs que goûteux.
C’est la décoratrice et architecte d’intérieur Dorothée Meilichzon qui a été chargée de la conception des 50 chambres qui donnent sur le boulevard ou sur la cour intérieure qui abrite sous une grande verrière lumineuse le restaurant de l’hôtel.
Les chambres de taille classique pour un hôtel intra-muros parisien, ne sont pas immenses mais dispose de tout le confort d’un beau 4*.
Certaines chambres disposent d’une salle de bains plus vaste avec baignoire, d’autres ont une petite terrasse ou un balcon sur la cour, mais toutes disposent d’un coffre-fort suffisamment grand pour abriter un ordinateur portable, du WiFi gratuit, d’une télévision grand écran, d’une machine à café avec des dosettes et d’une bouilloire avec des sachets thé et camomille.
Un accent particulier a été mis sur la literie et le linge, ainsi que sur les produits d’accueil dans la salle de bains. Le système climatisation-chauffage est bien évidemment à commande individuelle.
Les têtes de lit sont encadrées de drapés de tissu façon lit à baldaquin et l’éclairage aux tons chauds donnent aux chambres un aspect intimiste et chaleureux, comme une petite bulle douillette.
Et pour accentuer ce classicisme revisité, la moquette grise reprend les motifs d’un parquet Versailles, alors même que le siège devant le bureau est un tabouret de bois rustique semblable à ceux que les fermiers utilisaient dans le temps pout traire les vaches.
Tout un mélange de styles qui ne manque pas de charme et que nombre de clients étrangers, surtout d’outre-Atlantique, doivent trouver être du dernier chic français !
Et pour voguer sur les tendances bien-pensantes du moment, deux jolies poteries servent de poubelle, l’une pour tout ce qui peut être recyclable, et l’autre pour ce qui ne l’est pas.
Mais ce qui fait aussi l’attrait de cet établissement tient pour beaucoup à ses concepteurs, les 3 fondateurs de l’Experimental Group, qui comme les 3 Mousquetaires sont 4 maintenant.
Au départ ce sont 3 amis de longue date, passionnés de cocktails créatifs qui décidèrent un beau jour de combiner plaisir et business en ouvrant un lieu dédié à leur péché mignon, les cocktails, ce fut l’Experimental Cocktail Club.
De fil en aiguille, le succès aidant, ils développèrent leur marché, créant des bars à cocktails pour de grands hôtels avant d’élargir leur appétit en créant aussi de bonnes tables et pour finir en ouvrant leurs propres hôtels avec bars et restaurants.
A l’Hôtel des Grands Boulevards, il y a deux bars. Le Shell au rez-de-chaussée qui est en général fermé durant les beaux jours, et l’iconique Roof-top installé sur la terrasse du 4ème étage côté cour avec vue plongeante sur la verrière du restaurant en contre-bas.
Ce lieu de perdition (!) est plus que très demandé et même si vous logez à l’hôtel, il est quasiment impératif de réserver une place …
C’est Karim, le chef-barman qui est en charge de l’équipe du roof-top où sont proposés les cocktails signatures de l’Experimental Group. Ici les cocktails sont de vraies créations qui donnent aux cocktails classiques un coup de fouet magistral.
L’idée est d’apporter de subtiles et délicieuses touches gustatives à des boissons qui sont trop souvent formatées à en perdre leur âme.
Interrogez Karim, il est intarissable sur ces cocktails. Nous avons abordé avec lui les cocktails à base de rhum. Son premier choix fut l’Old Cuban au shaker pour lequel il ajoute au classique mélange « vieux rhum cubain/feuilles de menthe/sirop de sucre » un cordial au gingembre et au final une belle touche de champagne. Délicieusement rafraichissant !
Un peu plus tard, nous nous sommes laissés tenter par le Greek Punch, toujours à base de vieux rhum cubain auquel fut ajouté un peu d’Akvavit, et de Mastika, le tout arrosé d’une infusion d’aneth et d’une bonne dose de jus de concombre frais, sans oublier quelques autres petits ingrédients que j’ai oubliés. Avec ces deux découvertes, j’ai compris pourquoi ce bar du roof-top attire une telle clientèle.
Après ce délicieux moment apéritif, le restaurant quatre étage plus bas attendait notre visite. La carte créée par le Chef italien Giovanni Passerini offre une sélection de plats variés auxquels le Chef Exécutif Sho Ashizawa apporte de très subtiles touches d’inspiration japonaise.
Pour ce dernier il ne s’agit absolument pas de présenter une cuisine japonaise, mais au contraire de garder l’authenticité des plats et d’inclure des petits riens venus de sa propre culture. Cette carte de quatre entrées, six ou sept plats et trois ou quatre desserts évolue régulièrement et varie en fonction des arrivages et des saisons.
En entrée, le thon blanc de St-Jean-de-Luz délicieusement frais, avec pourpier et mayonnaise aux piquillos, fut apprécié à sa juste valeur.
Ensuite le choix fut difficile entre l’épaule d’agneau braisé et les encornets. Les encornets l’emportèrent avec leur présentation « grillés et en tempura » accompagnés de pommes de terre grenaille et d’un délicat aïoli à la feuille de figuier. Une cuisson parfaite et une subtilité des goûts parfaite.
Pour finir, autre hésitation entre le moelleux au chocolat et la pêche pochée. C’est le chocolat qui a gagné… Et honnêtement pas de remords. Rien à voir avec les moelleux au chocolat que l’on vous sert un peu partout, sinon le chocolat. Ce moelleux-ci cache une boule de glace au gianduja en son cœur et est farci de chou-chou caramélisés. En bouche c’est une fontaine de sensations avec du tiède et du glacé, du doux et du craquant, une tuerie …
Ensuite, il ne reste plus qu’à profiter du confort de sa chambre pour une bonne nuit de repos avant de commencer une nouvelle journée par un délicieux et fort copieux petit déjeuner pris sous la verrière. Les adeptes de grasse matinée peuvent le commander en chambre.
Frédéric de Poligny
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