Air Austral : Prudente mais très ambitieuse
21 septembre 2016 Rédaction Aucun commentaire À la une Air Austral, Jean-Marc Grazzini, Pierrefonds, Réunion-Rodrigue 4352 vues
Au terme de trois exercices positifs, Air Austral a des fourmis dans les doigts. Et on peut le comprendre aisément tant elle a ramé pour sortir de l’ornière…
Aujourd’hui, avec son bon million de passagers, ses 12 destinations, ses 345 M € de chiffre d’affaires et un dernier résultat net de 11 M € après impôts, elle estime qu’on doit la prendre au sérieux et son directeur général adjoint, Jean-Marc Grazzini (photo), rappelle à qui veut bien ouvrir les yeux, « qu’Air Austral est un acteur majeur du transport aérien dans l’Océan Indien ».
Au plan international, son code share avec Air France, lui permet d’offrir 40 destinations européennes mais elle dessert aussi l’Afrique du Sud, l’Inde, la Thaïlande ou l’Australie…
Au plan régional, elle propose des vols pour Mayotte, Rodrigue, Maurice ou Madagascar, mais sa filiale EWA lui apporte aussi des destinations comme le Mozambique ou la Tanzanie.
Et puis il y a aussi le fameux pass que « l’Alliance Îles Vanille », le regroupement de toutes les compagnies locales, d’Air Madagascar à Air Seychelles en passant par Air Mauritius, devrait enfin parvenir à mettre en place pour le début 2017…
Un outil à fort potentiel pour le développement du trafic régional.
Alors bien sûr, le marché principal d’Air Austral n’est pas aussi serein que ça.
Pour le moment, elle capte 48 % du trafic entre La Réunion et Paris, un part de marché dont les TO spécialistes ou généralistes représentent Environ 15 %.
Bientôt d’ailleurs, French Blue viendra ajouter sa pierre à la concurrence déjà rude qui existe sur cette route avec en plus, un modèle économique plus proche des compagnies low cost que des transports dits « legacy ».
Cela étant, plutôt que de faire des bons effrayés, Air Austral compte sur le bon sens de ses passagers ; à prix égal, ils préféreront toujours le produit le plus qualitatifs.
Ça veut dire que la concurrence n’impose qu’une seule réponse : faire mieux au même prix que les autres.
D’où son programme de renouvellement. Il y a deux ans, en gros, c’était le logo et le service à bord, puis ce fut le renouvellement de la flotte pour des B 777 et des B787, plus silencieux, plus confortables… plus modernes en somme.
Les avions arrivent progressivement ; d’ici la fin de l’année, par exemple, Air Austral aura les 3 B777 et 2 B787 annoncés… de quoi afficher la flotte long-courrier, la plus jeune du marché, avec une moyenne de 1,3 ans pour les 9 avions.
L’exercice 2016-2017 sera celui du nouveau produit : nouvelles classes, nouveau services et une montée en gamme générale.
En classe Club Austral, 14 sièges-lit full flat, contre 18 auparavant, avec 198 cm de pitch, un futon et un écran tactile de 18 pouces ; en classe Confort (ex premium éco), 40 sièges avec repose jambe, écran tactile et 96cm de pitch ; En classe loisir, 384 sièges en cuir avec écran tactile de 11 pouces.
Les B 787 seront biclasse, et les triple 7 triclasse, configurées en 1,3,2 pour le Club, en 2,4,2 pour la Confort et en 3,4, 3 pour la Loisir.
Quelle que soit la classe, même montée en gamme sur le handling : 5 repas au choix en Club Austral et 3 choix de cassolettes en Confort, le tout servi dans la vaisselle de porcelaine et du linge de table, également disponibles en pré-réservation.
Les services aussi donnent de la voie. En Confort par exemple, les passagers auront droit à un comptoir d’enregistrement dédié ainsi qu’au salon des aéroports de Saint Denis et de Roissy.
A cela il faut ajouter encore une idée qui devrait faire fureur dans les destinations qui séduisent beaucoup les familles.
Air Austral met en effet en vente un service couchette dans sa classe Loisir où pour 150 € de plus, les passagers pourront accéder à l’un des 10 rangs de 3 sièges transformables en lit ; une aubaine pour les parents qui voyagent en célibataire mais avec 2 enfants.
Autre nouveauté dans les services, pour le moment sur le triple 7 seulement mais bientôt généralisée à l’ensemble de la flotte LC, un accès internet satellitaire, des écrans tactiles 3D et des applications exclusives pour les magazines et pour le shopping à bord.
Cela ne serait rien cependant, sans un renforcement des capacités.
Dans ce registre, Air Austral avance prudemment, mais n’y va pas de main morte pour autant : = 9 % sur le LC, = 3 % sur le régional et 40 % au moiuns sur l’Asie !
Sur Paris, par exemple, la compagnie réunionnaise va passer à 14 fréquences en haute saison !
Depuis ce mois de juin, elle est aussi passée à 2 fréquences hebdomadaires sur le Paris-Mayotte direct ; de quoi renforcer aussi la desserte de Mayotte au départ de La Réunion.
En partenariat avec Air Madagascar, Air Austral ouvre aussi une route Tananarive-Réunion- Canton. A partir de novembre prochain, elle rétablit aussi sa ligne vers Bangkok ; ce qui lui permettra de densifier son offre sur Chennai (Inde du sud) au départ de Saint Denis.
Et puis bien sûr, au plan régional, une route saisonnière Réunion-Rodrigue, plus de vols directs sur Maurice au départ de Pierrefonds et développement des vols dans le cadre de l’Alliance Îles Vanille…
Bref, le bon sens « paysan » et la prudence on l’air de faire bon ménage chez Air Austral. Ils n’empêchent pas, en tout cas, d’avoir de l’ambition dans un marché que chacun s’accorde à trouver imprévisible.
Mais, comme le dit Jean-Marc Grazzini, « Puisque nous ne sommes pas devins, l’important, c’est d’être compétitif. »
Bertrand Figuier
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