L’ Iran peut compter sur ses fans …
12 juillet 2016 François Teyssier Aucun commentaire Pays divorce, femmes, Iran, mariage, Shirin Ebadi 6408 vues
C’est grâce au tour opérateur National Tours un véritable défricheur de la destination que j’ai pu découvrir ce magnifique pays qu’est l’ Iran. J’aime aussi souvent répéter que «la femme est l’avenir de l’homme »… Mais, au-delà de cette considération du poète. C’est au cours d’un beau voyage parfaitement organisé par National Tours que j’ai pu observer librement la réalité de la condition des femmes en Iran. Là encore, le constat et contrasté voire subtil. A l’image même de l’ Iran.
Les femmes Iraniennes sont particulièrement étonnantes. Par leur aptitude à la lutte elles peuvent devenir des vecteurs de changement de la société civile iranienne.
Bien sûr, dans les campagnes et les petites agglomérations elles ne sont souvent que des ombres noires voilées qui vaquent à  leurs occupations ménagères. Le poids d’une tradition qu’il est bien difficile de comprendre pour un occidental.
Mais dans les plus grandes villes, la réalité est toute autre.
Dans la pratique, elles sont modernes et s’ingénient à détourner les codes vestimentaires décrétés par le pouvoir religieux. Les foulards sont portés de plus en plus en arrière de la tête, les jambes sont gainées de leggings moulants et les couleurs sont de plus en plus vives. Même les talons deviennent de plus en plus hauts.
Elles transforment petit à petit, mais surement, un interdit en « dress code » qui peut-être glamour. C’est presque un acte de résistance que bien sûr, les hommes n’ont pas à assumer.
Des femmes courageuses qui s’impliquent dans le combat pour l’amélioration de la condition féminine. Leurs droits sont devenus quasiment les mêmes que ceux des hommes.
Une action engagée symbolisée par l’octroi du prix en 2003 du prix Nobel à  l’avocate Shirin Ebadi qui aujourd’hui enseigne à l’université de Téhéran et œuvre en prenant parfois des risques pour la défense des droits des enfants et des femmes.
Les femmes représentent 65 % des inscriptions dans les universités. 35 % des professeurs sont des femmes. Il est à noter que l’Iran pratique la parité des salaires hommes/femmes à fonction similaire.
Elles votent, et ont obtenues des droits civils importants. Aujourd’hui, beaucoup sont sur-diplômées. Elles exercent d’importantes fonctions dans quasiment tous les domaines de la société civile. Certaines sont devenues députés ou sénatrices, voire ministre de l’éducation nationale.
Elles sont massivement présentes dans les arts et lettres et les professions intellectuelles ou artistiques.
Il est à noter que l’homme, n’est pas en droit de s’approprier des revenus ou du salaire de son épouse.
Mariage et divorce à l’iranienne
Ce qui m’incite à vous préciser comment les femmes iraniennes sont astucieusement protégées dans le cadre du mariage. Une étonnante et diabolique synthèse entre les traditions coutumières et le droit religieux.
Aujourd’hui, le choix de son conjoint n’est plus imposé par les familles. Toutefois leur assentiment garde toute son importance.
L’union est validée, le jour du mariage, par un religieux Chiite qui est également officier de justice. Il rédige un contrat de mariage clairement défini et qui établit les droits et les devoirs de chacun. Rien de vraiment exceptionnel me direz-vous.
Point crucial, la tradition veut que la famille de la mariée verse à l’époux une dot matérialisée par un certain nombre de pièces d’or d’une valeur unitaire de 200€. En quelque sorte une « caution » en monnaie sonnante et trébuchante pour garantir le bon déroulement du mariage. Notre guide, le narrateur de cette coutume, avait reçu pour sa part 114 pièces d’or de sa belle-famille.
Les jeunes femmes actuelles sont devenues beaucoup plus gourmandes et certaines interfèrent auprès de leurs parents pour obtenir un grand nombre de pièces d’or équivalent à leur année de naissance par exemple. Sans doute, car elles estiment « qu’elles le valent bien. » Une inflation importante des valeurs. En tout cas, parfois, une véritable fortune. Une opportunité pour les hommes qui peut parfois se retourner contre eux.
Car le divorce est devenu une réalité incontournable et fréquente dans la société iranienne.
Dans ce cas, hormis, une faute exonératoire de sa compagne :
• Infidélité notoire matérialisée par une absence du domicile conjugal ;
• Maladie grave existante et cachée avant le mariage ;
• Condamnation à une peine de prison ;
• Infertilité constatée.
Dans tous les autres cas, la séparation implique pour l’homme le remboursement de la « caution » versée à l’époux. De nombreux maris trop dépensiers n’ayant plus la possibilité de rembourser la dot sont impitoyablement jetés en prison pour dette. On ne plaisante pas avec la dot en Iran.
De son côté, le mariage peut être également révoqué à la demande de l’épouse elle-même pour les raisons suivantes :
• Infidélité de l’époux, mais la durée de son absence du domicile conjugal est plus longue que celle de son épouse ;
• Maladie grave existante et cachée avant le mariage ;
• Condamnation à une peine de prison ;
• Impuissance constatée.
Un « contrat de garantie » en quelque sorte.
Autres règles radicalement différentes des nôtres :
De sa naissance jusqu’à l’âge de 7 ans, les enfants sont placés sous la responsabilité de la mère ; A partir de cette âge, c’est le père qui sera le responsable des enfants jusqu’à leur majorité. C’est toujours à l’homme d’assurer l’obligation de subsistance de sa famille.
Plus étonnant encore, le pouvoir religieux a crée un « mariage à l’essai. »
Une union temporaire sans les obligations du contrat de mariage. Seule la date de la période de l’union est précisée officiellement.
Elle peut être renouvelé ou être annulé à son terme. C’est moderne, ou terriblement rétrograde. A vous de vous faire une opinion.
Il m’a été précisé, sans rire, que de nombreuses veuves appréciaient cette formule. La morale est donc sauve.
François Teyssier
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