« Jusqu’à présent, rien ne permet d’affirmer qu’il est plus risqué de faire un séjour en Allemagne ou en Australie que de faire un déplacement en France, affirme Richard Vainopoulos, le président du réseau Tourcom. Et pourtant, en demandant l’annulation des voyages scolaires, le gouvernement cède à l’affolement sans la moindre raison« .
Groupement d’Agences de Voyages Indépendantes
« Les voyages scolaires « sont suspendus jusqu’à nouvel ordre » : telle est la nouvelle consigne du ministère de l’Education nationale.
Aucun distinguo n’est fait entre les pays où la contagion est limitée et ceux où elle a pris des proportions importantes, comme la Chine, la Corée du Sud, l’Italie ou l’Iran.
Comme si les risques étaient plus élevés à l’étranger qu’en France. Ce n’est pourtant pas ce que montrent aujourd’hui les chiffres. Le nombre de cas n’est pas plus important en Allemagne, il est même sensiblement moins élevé en Espagne ou au Royaume Uni. C’est dire si la décision du ministère de l’Education est pour le moins excessive.
En contradiction avec le Ministère des Affaires étrangères
« Le site du ministère des affaires étrangères n’est jamais évoqué. C’est pourtant lui qui fait autorité sur les destinations jugées les plus risquées. A l’heure où j’écris aucun pays de l’Union européenne n’entre dans cette catégorie.
Même l’Italie n’est pas formellement déconseillée, les foyers de contamination étant bien identifiés, contenus et suivis. Ce qui n’est, de l’avis du ministère, ni le cas de la Chine, ni celui de la Corée du Sud dont les cartes sont aujourd’hui totalement orangées avec des zones rouges.
C’est un point qui doit être souligné car seules ces consignes ministérielles peuvent fonder une annulation, par-delà les appréciations forcément subjectives des uns et des autres.
… et les différentes réglementations
Cette analyse nuancée du paysage mondial n’a pourtant pas empêché le ministre de demander l’annulation des voyages scolaires dans tous les pays, sans distinction aucune, mais aussi de promettre aux parents qu’ils seraient remboursés.
Monsieur Blanquer a oublié que ces voyages scolaires ont fait l’objet de contrats avec des agences de voyages, que ce secteur est régi par le code du commerce, le code du tourisme et la réglementation européenne.
Autant de règles destinées à protéger les parties contractantes de décisions arbitraires. Le droit joue ainsi le rôle de garde-fou face à un ministre qui sacrifie la nuance et le sérieux à l’affolement en ouvrant en grand le fameux parapluie.
Une raison de garder espoir quand le politique cède et alimente lui-même la psychose ?