Important rebondissement dans l’affaire de la mystérieuse disparition du vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines : Samedi dernier, le Premier ministre malaysien, Najib Razak, a donné une conférence de presse dans laquelle il donne une nouvelle direction à l’enquête.
Selon les autorités malaisiennes, l’avion aurait été « détourné par un pilote « expérimenté, compétent et en activité » sachant éviter les radars civils et militaires.
Le Premier ministre malaisien a évoqué cette hypothèse d’un détournement lors d’une conférence de presse spécifiquement organisée : « En dépit de toutes les informations publiées par les médias concernant un détournement, nous étudions encore toutes les possibilités qui ont conduit le vol MH370 à être détourné de son trajet initial », a assuré le premier ministre.
Najib Razak a confirmé que, « sur la base de nouvelles informations fournies par les communications satellites, nous pouvons dire avec une grande certitude que les communications de l’appareil ont été désactivées juste avant qu’il n’atteigne la côte est de la Malaisie. (…) Peu après, le transpondeur a été coupé« , a-t-il décrit. Par ailleurs, il aurait bien continué sa course plusieurs heures après avoir cessé toute communication, comme l’affirmait le Walt Street Journal, jeudi, et contrairement à ce que les experts pensaient.
Les dernières communications enregistrées entre l’avion et des satellites ont eu lieu « 6 heures » après la disparition des écrans radars du Boeing, a précisé le Premier ministre. Les mouvements enregistrés « correspondent à ceux d’actions délibérées [commises] à bord de l’avion« , a-t-il poursuivi. Il a enfin expliqué que les recherches allaient désormais se focaliser sur deux « couloirs prioritaires« , qui excluent la mer de Chine : l’un entre le Kazakhstan et la Thaïlande, l’autre entre l’Indonésie et l’océan Indien.
Au vu de ces nouveaux éléments, une partie de l’enquête va désormais se focaliser sur les personnalités des passagers et des pilotes, faisant resurgir la piste d’un attentat un moment écarté. Il s’agit « forcément [d’]un pilote expérimenté, compétent et en activité » sachant éviter les radars civils, a expliqué à l’AFP un haut responsable militaire. Cette théorie se base sur des données relevées par un radar militaire, non publiées.
Après la conférence de presse du Premier ministre, une perquisition a eu lieu au domicile du pilote du vol MH370, le capitaine Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, samedi après-midi.
L’appareil, disparu il y a une semaine peu après avoir décollé de Kuala Lumpur, aurait changé plusieurs fois de direction et d’altitude après avoir perdu contact avec les tours de contrôle, avait rapporté, vendredi 14 mars, le New York Times. Un porte-parole de la société britannique Inmarsat, qui gère ces satellites utilisés en temps normal par Boeing pour communiquer avec ses appareils pendant leur vol, a confirmé au New York Times la persistance de ces signaux qui ont permis de suivre sa trajectoire.
Selon le quotidien, qui citait des sources proches de l’enquête américaine, l’avion serait d’abord monté jusqu’à 45 000 pieds (13 700 mètres d’altitude), bien au-dessus de la limite autorisée pour un Boeing 777. Des signaux radars enregistrés par l’armée malaisienne ont montré ensuite que l’avion serait descendu de manière irrégulière jusqu’à une altitude de 23 000 pieds, soit en dessous de la hauteur de croisière, à l’approche de Penang, une île malaisienne très peuplée.
A l’heure actuelle, 25 pays sont désormais impliqués dans les recherches du Boeing 777 de Malaysia Airlines, la Malaisie faisant notamment hier dimanche l’objet de nouvelles critiques en Chine, où médias et internautes jugeaient trop tardives les annonces du gouvernement malaisien sur le détournement délibéré de l’appareil.
Avec l’AFP