Venise, un tourisme à pieds secs


Les touristes et les vénitiens avaient souvent l’habitude de voir Venise la Sérénissime, inondée à cause de l’ aqua alta, un pic de marée très élevé (plus de 110cm) durant les mois d’hiver (du 15 septembre au 15 avril). D’ailleurs depuis que le système Moses a été construit, une pièce d’ingénierie d’un million de dollars qui parvient à éviter la répétition de ces catastrophes, il n’y a plus d’inondations catastrophiques comme en 2018 et en 2019.

Mais aujourd’hui Venise ne fait pas l’actualité avec ces inondations, bien au contraire : il n’a pas plu depuis des mois et cela a fait baisser le niveau d’eau de la lagune et assécher les canaux. Précisément au milieu de sa plus grande fête, le célèbre carnaval.

La sécheresse italienne affecte Venise plus que d’autres endroits car la ville, contrairement à ce qui se passe lorsqu’elle est inondée, n’a plus de transport. Les gondoles touchent le fond et il n’est pas possible de se déplacer. Il n’y a même pas d’ambulances, qui roulent aussi sur l’eau.

L’impact affecte également les touristes déjà dans la ville et désormais sans échappatoire.

La sécheresse est inhabituelle à Venise. En fait, la ville n’a développé que des mécanismes de prévention des inondations, rien d’autre.

Cette fois, le problème est sérieux car il ne concerne pas seulement la lagune mais également toute la Vénétie : les Alpes ont reçu beaucoup moins de neige que d’habitude, donc les rivières coulent avec peu d’eau et cela se remarque dans tout le bassin de la région.

Les lacs célèbres du nord du pays, comme celui de Garda, voisin de Vérone, subissent également les effets de la sécheresse, tout comme l’agriculture, tellement intensive et abondante dans la région.

Le fleuve Pô, le plus important du nord de l’Italie, qui s’étend du nord-ouest au sud-est, n’offre que 39 % du débit moyen habituel. Depuis juillet dernier, l’Italie a déclaré l’état d’urgence dans toute la zone, ce qui ne résout rien si ce n’est la mise en place de mesures de sauvegarde. Les scientifiques indiquent qu’il faudrait 50 jours de pluie continue pour rééquilibrer les niveaux d’eau.

En ce moment, depuis quinze jours, toute l’Italie est sous l’effet d’un anticyclone qui ne permet pas de penser au mauvais temps. Pas même en ayant les températures typiques en cette période de l’année.





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