Le bureau du SNPL, premier syndicat de pilotes d’Air France, a lancé un référendum auprès de ses adhérents sur l’éventualité d’une grève de plus de six jours pour contester, notamment, la baisse prochaine de leur rémunération.
« Cela ne présage de rien, c’est statutaire« , a précisé Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, dont le bureau Air France est obligé de consulter ses troupes pour tout préavis de grève de plus de 144 heures.
« Il s’agit de ne pas se retrouver désarmé« , a-t-il ajouté, soulignant que la grève constituait « un ultime recours« .
Une douzaine de membres du conseil du syndicat sur 87 ont de leur côté plaidé pour le non, considérant « que ce n’était pas le moment » de se lancer dans un conflit dur, à l’approche de l’Euro de foot, et souhaitant « rétablir le dialogue » et changer les équipes de négociateurs, selon M. Mistrali.
Les résultats du référendum doivent être connus le 30 mai, soit à la veille de la mise en oeuvre des mesures approuvées par les pilotes dans le cadre de l’accord « Transform 2015 », mais jamais appliquées en raison d’un litige entre la direction et le SNPL.
Le tribunal de Bobigny, puis la cour d’appel de Paris avaient autorisé le PDG d’Air France, Frédéric Gagey, à trancher sur ce sujet. Il y a dix jours, le conseil d’administration d’Air France-KLM a autorisé sa filiale à appliquer son plan.
Il prévoit une baisse de la rémunération des pilotes avec des heures de nuit majorées à 40 % contre 50 % à ce jour ou encore un calcul moins favorable pour les activités au sol.
« Une agression claire » à l’encontre des pilotes, a estimé M. Mistrali, alors que la compagnie a renoué avec les profits en 2015, une première depuis 2008.
Le SNPL dénonce également la stratégie du groupe, comme le développement de la filiale low cost Transavia en Europe.
M. Mistrali a par ailleurs confirmé une information du Parisien samedi, selon laquelle la rémunération des pilotes d’Air France a progressé en moyenne de 7 % en 2015, alors que celle des autres catégories de personnels n’a augmenté que de 1,5 % au maximum. « Mais nos salaires n’ont pas augmenté » a-t-il insisté.
Les revenus des pilotes étant composés d’une part variable importante, ces derniers ont profité d’une hausse d’activité, explique-t-il, évoquant aussi leur ancienneté. Il souligne en outre qu’entre « 2008 et 2014« , leurs revenus ont baissé de « 10 à 15 %« .