Selon un nouveau rapport de Grant Thornton, groupe d’audit et de conseil en France et dans le monde, la période de crise mondiale que nous avons connue a paradoxalement eu des conséquences favorables pour ce qui concerne la finance de l’industrie hôtelière.
Tirant les leçons du passé, les banques ont en effet largement repensé leur stratégie et renforcent aujourd’hui leurs exigences afin de mieux comprendre cette industrie.
Basé sur des entretiens réalisés auprès de banques, de sociétés de capital-investissement, de cabinets de conseil et de chaînes hôtelières, le rapport appelle les entreprises du secteur à réexaminer les relations qu’elles entretiennent avec les banques et les investisseurs, afin d’envisager autrement – et mieux réussir – leurs levées de fonds dans ce nouvel environnement.
Pour ce qui concerne l’activité hotelière du mois de février dernier, la cabinet Deloitte enregistre des résultats mitigés.
Au niveau national, l’occupation et les prix moyens reculent légèrement, sans toutefois s’effondrer. Seule l’hôtellerie de grand luxe tire son épingle du jeu, affichant des résultats positifs. La capitale, habituellement épargnée par les baisses d’activité, n’y échappe pas ce mois-ci.
En revanche, d’autres destinations bénéficient d’embellies, rendant les résultats contrastés.
Traditionnellement plébiscitée et, malgré d’importantes manifestations organisées (Salon de l’Agriculture, etc.), la capitale subit un net repli au mois de février.
Ainsi, le taux d’occupation est en recul sur toutes les catégories : il est compris entre -0,3 % et -7,7 %.
Même constat pour les prix moyens, exception faite de l’hôtellerie de grand luxe, où ceux-ci progressent de 4,7 %.
Sur la Côte d’Azur, les résultats sont contrastés : les indicateurs de l’hôtellerie grand luxe et milieu de gamme sont au vert ; ainsi, la RMC progresse jusqu’à +13 % pour le grand luxe.
A l’opposé, les catégories haut de gamme et super-économique accusent un recul, qui atteint les -13,6 % pour le RevPAR de l’hôtellerie haut de gamme.
Sur ce marché, Cannes tire son épingle du jeu. Les résultats y sont satisfaisants, grâce à l’organisation du MIDEM et du Festival International des Jeux sur le mois de février.
La progression est de l’ordre de +21 % pour les taux d’occupation et d’environ +8 % pour la RMC et ce, pour l’hôtellerie haut de gamme & grand luxe et milieu de gamme.
Au niveau des autres grandes agglomérations, Strasbourg connaît, comme au mois de janvier, une embellie de ses indicateurs, notamment au niveau des catégories milieu de gamme et économique (progression du RevPAR de +29,4 % et +26,3 % respectivement).
La tenue de deux sessions parlementaires, contre une habituellement par mois, ainsi que l’opération « Strasbourg mon amour », ont fortement contribué à ces résultats, drainant d’avantage de clientèle sur un mois habituellement calme.
Par ailleurs, l’organisation de salons – tels que le CFIA et le Salon Bio à Rennes, ou, le Vinisud et le Salon Vintage à Montpellier – a permis à ces deux villes de tirer leurs chiffres vers le haut, affichant de belles progressions sur le deuxième mois de l’année. A titre d’exemple, l’occupation de l’hôtellerie rennaise augmente pour atteindre les +19,7 % sur la catégorie milieu de gamme.
Le RevPAR suit cette tendance avec une progression de +34 %.
A Montpellier, ce sont les hôtels grand luxe et haut de gamme qui s’en sortent le mieux, avec un taux d’occupation progressant de +34,6 %, entraînant une hausse du RevPAR de +42,6 %.
Finalement, même si elles restent contrastées selon les villes, les performances du mois de février laissent espérer une amélioration pour la fin du premier trimestre 2014, après une longue période de stagnation. La tendance pourrait être cependant plus difficile pour les territoires moins urbanisés.