In Extenso et Deloitte viennent de publier la 17ème édition des tendances annuelles de l’Hôtellerie.
Après un exercice 2013 marqué par une stagnation, l’année 2014 s’est achevée sur un bilan contrasté pour l’hôtellerie française. En cause notamment, la conjoncture économique morose mais aussi la hausse de la TVA.
Pour tous les hôteliers, 2015 sera l’année de la digitalisation afin d’accompagner les nouveaux comportements d’une clientèle de plus en plus connectée.
L’année écoulée n’aura pas été celle de la reprise. Les chiffres d’affaires de l’hôtellerie française ont stagné en 2014, voire baissé pour certaines catégories.
Schématiquement, l’entrée de gamme a enregistré une baisse des chiffres d’affaires hébergement de -2 % pour la classe économique et -3.5 % pour les catégories super économiques. Le reste du marché s’est stabilisé, à 0.1 % pour le milieu de gamme, 1.5 % pour le haut de gamme et 0.2 % pour l’hôtellerie de Luxe.
Pour l’ensemble des catégories, la conjoncture économique a continué de peser sur la fréquentation. Le marché a toutefois bien résisté. Dans un contexte difficile, les taux d’occupation se sont stabilisés. On assiste même à un léger mieux pour les catégories haut de gamme.
Seule exception, l’hôtellerie super-économique dont le taux d’occupation chute de 5 points depuis 2011.
La rupture entre l’entrée de gamme et le reste du marché est beaucoup plus marquée en matière de prix moyen.
Du milieu de gamme à l’hôtellerie de luxe, les prix ont eu tendance, comme les taux d’occupation, à se stabiliser, les progressions sont inférieures à 1 % pour ces catégories. L’hôtellerie économique et super-économique enregistre à l’inverse une baisse de plus de 2 %.
Cette baisse est en grande partie due à la hausse de la TVA qui n’a pas été répercutée. Dans un contexte de crise économique et de concurrence exacerbée, la faible élasticité prix de ces segments a obligé les hôteliers à repousser la hausse.
« L’hôtellerie milieu à haut de gamme s’est engagée dans une phase de stabilisation, avec des taux d’occupation et des prix moyens qui ont cessé de baisser et pour certaines catégories seulement, on observe un léger mieux sur le second semestre. A noter, cette stabilisation s’inscrit dans un contexte de fort développement du parc sur ces catégories durant les dernières années ; peu à peu, l’offre développée depuis le début de la décennie trouve sa place dans le marché et pèse moins sur l’offre historiquement en place », commente Philippe Gauguier Associé Tourisme, Hôtellerie et Restauration chez In Extenso.
2015 présente quelques belles opportunités. Pas de quoi afficher des taux de croissance exceptionnels mais suffisamment pour retrouver le chemin de la croissance pour la majorité des catégories.
Le marché devrait connaître une croissance de 0,7% à 2,6% de son chiffre d’affaires hébergement mais avec de nettes différences selon les catégories.
Hôtellerie de luxe, une croissance de 1% à 3% du chiffre d’affaires hébergement. La catégorie bénéficiera de la conjoncture internationale mais sa croissance reste limitée par le fort développement du parc ces dernières années.
Ce phénomène reste conjoncturel mais devrait encore se faire sentir en 2015.
Hôtellerie haut de gamme prévoit ainsi une croissance de 2 % à 4 % du chiffre d’affaires hébergement. La catégorie bénéficiera elle aussi de la conjoncture internationale mais pourra en outre s’appuyer sur une année impaire plus porteuse en gros congrès pour améliorer ses performances. Sans compter que l’amélioration de la conjoncture devrait ouvrir des opportunités à cette catégorie.
L’Hôtellerie Milieu de gamme vise une croissance de 1,5 % à 3 % du chiffre d’affaires hébergement. La catégorie bénéficiera d’un début de reprise dans la ligné du dernier trimestre 2014. Toutefois, plus orientée sur la clientèle française elle ne pourra prétendre à une aussi belle dynamique que l’hôtellerie haut de gamme.
Quand à l’Hôtellerie Economique, l’amélioration du climat économique devrait bénéficier d’ une croissance de 0 % à 2 % du chiffre d’affaires hébergement. Toutefois, l’économie française ne devrait afficher qu’une progression modeste et la pression sur les prix moyens reste élevée sur cette catégorie.
La catégorie Hôtellerie Super-économique, avec une croissance de -2 % à 0,5 %, reste marquée par une tendance lourde depuis plusieurs années, celle du recul de son occupation. Si certains acteurs devraient mieux s’en tirer que d’autres, il n’en reste pas moins que cette tendance devrait perdurer.
Le phénomène est de plus accentué par une concurrence forte des offres alternatives.