Les actes homophobes sont récurrents en France comme ailleurs. Ils sont désormais condamnables dans notre pays. Le plus terrible, c’est l’indifférence des témoins. Est-ce qu’un musée LGBT à Paris ou à Londres peut-il ouvrir les esprits ? Peut-il rappeler les souffrances qu’aura vécu cette communauté ?
Le premier musée LGBT a ouvert à Berlin
Le Schwules Museum (Musée homosexuel) est le premier à avoir ouvert ses portes à Berlin en 1985. Il a déménagé en 2013 dans la Lutzowstraße 73 dans le quartier de Tiergarten. Ce musée propose une exposition permanente sur l’histoire et la culture de la communauté et des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans).
[1]Un musée devrait voir le jour à Londres
Le musée, appelé « Queer Britain », prévoit d’ouvrir en 2021 à Londres. Ce projet est porté par Joseph Galliano, consultant et journaliste. Il a été également rédacteur en chef de Gay Times.
Il vient de recevoir le soutien du maire de Londres, Sadiq Khan, qui a insisté sur le rôle que jouera ce nouveau musée. Qu’une institution y soit dédiée constitue une étape symbolique importante.
Ce n’est qu’en 1967 que l’homosexualité a été partiellement dépénalisée en Angleterre.
Il aura fallu attendre 2016 pour que le Royaume-Uni vote une loi accordant un « pardon posthume » aux quelques 65.000 hommes condamnés pour homosexualité, dont environ 15.000 vivent encore aujourd’hui.
Le musée devrait se situer dans le quartier de Southpark
Entre expositions d’œuvres et d’archives de tous supports, expériences immersives, en réalité virtuelle, conférences et espaces de partage, le futur musée entend permettre la rencontre de différents publics en créant un lieu de transmission d’une histoire souvent négligée et menacée. Il n’y a pas de centres d’archives dédiés. Il faut espérer que le musée évoque ses anciennes colonies dont certaines ont gardé encore aujourd’hui une législation
britannique punissant l’acte homosexuel.
[2]Paris attendra encore pour avoir un musée gay
Il faut se souvenir que si les britanniques ont dépénalisé en 1967, ce n’est qu’en 1982 que la France s’est décidée à suivre le mouvement. Il n’y aura pas de musée LGBT à Paris. On évoque tout juste un projet de centre d’archives. Le film « 120 Battements par minute » (https://youtu.be/q4Jgg4uUVqI [3] ) a été l’occasion de relancer la mairie de Paris.
Les villes de San Francisco, Berlin, Amsterdam et New York ont des musées LGBT. Toronto et Melbourne sont également des villes qui conservent officiellement les archives de cette communauté.
Mais pourquoi un musée ou des archives pour les gays ?
Les homosexuels étaient condamnés il n’y pas si longtemps en France. Dans d’autres pays, on assiste à des meurtres homophobes comme en Tchétchénie ou en Jamaïque. Les homos ont dû se battre pour leur liberté, ils ont été expédiés dans des camps de concentration au même titre que les juifs. Ils ont vécu de nombreux morts à la suite du virus du sida. La France a été en pointe pour la découverte de ce virus.
« Ce pays, plus qu’un autre, devrait ne pas laisser un pan de son histoire s’autodétruire. »
Serge Fabre