La presse a beaucoup communiqué à propos des manifestations de ces derniers jours en Tunisie. Il serait utile d’apporter quelques précisions afin que l’opinion publique ne soit pas induite en erreur.
Les médias parlent de troubles en Tunisie émanant de mouvements populaires, voire citoyens, qui seraient le reflet d’une colère des populations défavorisées et marginalisées, notamment les jeunes qui feraient face au chômage et à la baisse du pouvoir d’achat. Ceci n’est pas tout à fait exact car il s’agit le plutôt d’actions nocturnes, isolées, de jeunes casseurs qui se sont livrés à des actes de vandalisme (centre commerciaux, succursales de banques, d’entrepôts etc.).
[1]D’autres actes d’incivisme ont été commis comme l’incendie de pneumatiques notamment entre Tunis et sa banlieue.
Ce qui n’a pas été relevé par la presse et qui serait important à signaler, c’est que ces mouvements n’ont pas trouvé d’écho auprès de la majorité des tunisiens. Ces troubles anarchiques et hors de tout contrôle ont été rejetés sans appel par le peuple tunisien.
Sans nourrir de polémiques, il s’est agi pour certains de manifestations initiées par des partis d’opposition pour d’autres par les barons de la contrebande non contents du tour de vis donné par le gouvernement, qui ont en tout cas mobilisé plus de voyous que de militants et qui ont été fermement condamnés par la majorité des citoyens.
Les Tunisiens dans leur majorité estiment avoir fourni assez de sacrifices depuis la révolution du jasmin, il y a sept ans et ne demandent qu’à vivre sereinement dans un pays unifié et stable, même s’ils savent que la vie politique n’est pas parfaite et qu’il reste beaucoup à faire pour rattraper le temps perdu et leur niveau de vie d’avant 2010. Ce combat, ils sont déterminés à le poursuivre dans le respect des institutions.
Il n’y aura donc pas de 2ème révolution en Tunisie car le peuple tunisien est aujourd’hui volontaire pour faire barrage à toutes manipulations d’où qu’elles viennent.
[2]Entre autres indices, et pas des moindres, la grande centrale syndicale UGTT s’est prononcée contre ces manifestations nocturnes et autres vandalismes.
Son secrétaire général s’est rendu à Téla, ville de l’intérieur du pays, pour exprimer sa désapprobation tout en faisant appel au calme et au dialogue.
Un communiqué dans ce sens a été diffusé auprès des 800.000 adhérents que compte la centrale syndicale. Dans ce dernier, il leur a été demandé de s’opposer aux auteurs des débordements et de défendre leur outil de travail.
La 2ème révolution n’aura pas lieu en Tunisie car les grandes forces politiques du pays se sont déclarées pour le dialogue et sans réserve contre les manifestations et les troubles nocturnes.
[3]Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire en Tunisie que les débats et échanges d’idées doivent s’exprimer au sein de l’Assemblée du Peuple et non de nuit par des actes de vandalisme.
Dernier point rassurant concernant la stabilité de la Tunisie, est que l’Etat a montré sa détermination à garantir avec fermeté le maintien de l’ordre, conformément à la loi, et ce, avec le soutien indéfectible de la population et des principales forces politiques du pays.
Manifester en Tunisie est désormais un droit inaliénable. Le citoyen a le droit, avec les acquis de la révolution, d’exprimer son mécontentement envers les augmentations des prix et la détérioration de son pouvoir d’achat sans avoir besoin de manifester la nuit ou de vandaliser les biens publics et privés. Le peuple qui souffre, le fait dans la dignité et s’oppose à toute violence. Il est conscient que cela ne lui apportera rien de positif, bien au contraire.
Hakim Tounsi