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Trois grandes priorités pour le tourisme

Vainopoulos [1]Personne ne la connaît encore mais la nouvelle ministre du tourisme, Sylvia Pinel, a de la personnalité et des idées. Elle a mille fois raison de s’inquiéter du déclin lent mais constant de la France auprès des touristes étrangers. Notre pays a mangé son pain blanc.

Aujourd’hui, d’autres destinations nous devancent ou nous talonnent. Et la crise n’y est pour rien. D’autres pays, aussi touchés, font mieux. Le nier ne sert a rien. Se limiter à ce constat, non plus. Il faut agir tant qu’il est encore temps. Et vite.

Plus de coopération = plus de compétitivité

En se donnant pour priorité de renforcer la culture du partenariat dans le secteur du tourisme, Sylvia pinel ne se trompe pas sur l’essentiel. Notre secteur doit être plus plus compétitif et plus coopératif. Trop de petites et moyennes structures, publiques et privées, préfèrent travailler seules quitte à ne pas avoir les moyens de se développer. La mise en place d’une filière de l’industrie touristique et le développement de « contrats de destination » sont d’excellentes idées. Encore faut-il que chacun joue sa partition. Les acteurs publics ou parapublics ont vocation à promouvoir le tourisme et les entreprises à vendre des produits pour tous.

Règlementer le e-commerce  

La coopération entre le secteur public et le secteur privé est nécessaire mais une concurrence saine entre les vendeurs de séjours et de voyages est aussi indispensable. Sylvia Pinel a raison de vouloir mieux encadrer le e-commerce pour que cet acteur offre les mêmes garanties au consommateur que les autres acteurs privés. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il y a là une distorsion de concurrence mais aussi une des sources les plus importantes de plaintes client. La ministre a également raison de vouloir harmoniser la règlementation en matière de sécurité et de responsabilité civile.

N’ignorons pas le travail de la Commission européenne

Un seul bémol, mais de taille : ce travail d’actualisation et d’harmonisation des garanties offertes par les vendeurs et les transporteurs que demande  la ministre du tourisme est en cours de réflexion au niveau européen.

La directive forfait qui encadre notre code du tourisme va être révisée.

Et la réforme de la directive transport est envisagée par la Commission. Il serait donc absurde de vouloir mettre la charrue avant les bœufs.

L’essentiel se joue aujourd’hui à Bruxelles et c’est pour cela que je me bats en ce moment au niveau européen.

Richard Vainopoulos