La carrière littéraire de Naguib Mahfouz se confond avec l’histoire du roman moderne en Égypte et dans le monde arabe. Au tournant du xxe siècle, le roman arabe fait ses premiers pas dans une société et une culture qui découvrent ce genre littéraire à travers la traduction des romans européens du xixe siècle.
Sur les ruines de palais fatimides a poussé la Gamaliyya, un quartier du vieux Caire. Fasciné par la vie truculente qui pullule sur ces splendeurs souterraines, Naguib Mahfouz fait ici de la Gamaliyya le microcosme de l’humanité.
Et de ce monde qui oscille au fil des rumeurs de la ville ou voltige sur les fumées somnolentes du haschisch, s’élève parfois la voix du poète populaire, disant l’évasion, proférant l’illusion, tandis que se succèdent des protagonistes qui mobilisent les ferveurs du petit peuple et suggèrent les trois révélations.
Parce que la censure l’identifia comme une « scandaleuse » transposition de l’histoire sainte dans la chronique familière des hommes, ce fastueux roman-parabole, l’un des plus merveilleux de Mahfouz, fut interdit en Egypte, malgré l’intervention du président Nasser en personne : il fut donc édité à Beyrouth, en 1967, sous une forme légèrement expurgée.
Les Fils de la Médina
Naguib Mahfouz
Actes sud
https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/les-fils-de-la-medina