Suite à la pandémie du Covid-19 et tout comme les autres maillons de la chaine des intervenants du secteur du tourisme, les agences de voyages sont touchées de plein fouet depuis mars dernier et risquent pour bon nombre d’entre elles le pire. Selon les professionnels de cette branche d’activité, sans une action franche de soutien de la part des autorités tunisiennes, des milliers d’emplois risquent de disparaitre dans un très court terme.
Le président de la fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV) Jabeur Ben Attouch a dressé un bilan inquiétant du secteur, lourdement impacté par la crise du coronavirus. Un secteur qui compte environ un millier d’agences de voyages et offre plus de 10.000 emplois directs permanents.
Pour les 9 premiers mois de 2020, la Tunisie aurait enregistré une baisse de 60 % de ses recettes touristiques avec 1,56 milliard de dinars (491,4 millions d’euros, selon les chiffres donnés par le ministère) du 1er janvier au 20 septembre 2020.
Le nombre de nuitées a accusé quant à lui une baisse de 79,5 % par rapport à la même période en 2019 avec 4,62 millions de nuitées. Les arrivées aux frontières ont accusé une baisse de 75,2 % au 20 septembre 2020 et ont atteint 1.714.493 entrées.
Avec une hypothèse non tenue d’un retour progressif de l’activité à partir de début juillet dernier, le ministère du Tourisme tunisien avait projeté 6 milliards de dinars de pertes pour le secteur, un chiffre à revoir lourdement vers la hausse compte tenu de la persistance de la crise. D’ici la fin de l’année, la baisse des revenus touristiques pourrait même atteindre les 70 % d’après le ministre du Tourisme tunisien, Habib Ammar.
La baisse de l’activité des agences de voyages pour sa part, aurait atteint plus de 80 % au cours des 9 premiers mois de l’année 2020.
Pour les agences qui opèrent strictement avec les marchés étrangers, ou celles qui sont spécialisées sur les voyages de la Omra (petit pèlerinage à la Mecque) qui ont été, rappelons-le, suspendus, la situation est encore plus grave.
C’est ainsi qu’un collectif ayant rassemblé plus d’une soixantaine d’agences de voyages s’est réuni à Sousse le 29 septembre dernier pour débattre des difficultés de la branche et a appelé à une action nationale de protestation afin de sensibiliser les pouvoirs publics et les amener à soutenir activement un secteur en détresse pour éviter le pire.
Rappelons que la Tunisie a rouvert ses frontières depuis le 27 juin mais qu’à partir du 28 septembre, la France a été intégrée dans la catégorie des pays « de voisinage » et les voyageurs en séjours libres (en dehors des forfaits organisés par les tour-opérateurs) venant de France sont soumis à la présentation d’un test PCR négatif, réalisé dans les 72 heures avant l’embarquement, doivent se conformer à un auto-isolement (en hôtel ou à domicile) pendant une durée de 14 jours avec la possibilité de sortir de l’auto-confinement en justifiant d’un second test PCR négatif réalisé entre 5 et 7 jours après la date d’arrivée sur le sol tunisien.
Cependant, les nouvelles conditions d’entrée en Tunisie pour les touristes français ne concernent pas les voyages à forfait (vol + transfert + hôtel) achetés auprès d’un Tour-opérateur.
Selon un communiqué de l’Office National du Tourisme Tunisien, ces derniers sont exemptés du test PCR et de l’auto-confinement obligatoires mais doivent respecter scrupuleusement le protocole sanitaire en vigueur dès leur arrivée sur le sol Tunisien et tout au long du parcours.
Hakim Tounsi,
Président du tour opérateur Authentique