Tourisme spatial : moins cher oui mais aussi fiable ?


La société Halo Space a été fondée en 2021 dans le but d’améliorer l’accès au tourisme spatial. Surtout au niveau économique. Bien qu’encore hors de portée pour la plupart des gens, il faudra quand même débourser environ 150 000 dollars pour un billet aller retour, en utilisant des ballons à l’hélium au lieu de jets ou de fusées, c’est moins cher et plus durable que des modèles comme Blue Origin ou Virgin Galactic.

Le PDG de Halo Space, Carlos Mira, estime que son entreprise pourra emmener 10 000 personnes dans la stratosphère au cours des six prochaines années.

Il a déclaré que Halo commencerait ses vols commerciaux en 2026.

Mercredi dernier, la société a dévoilé l’intérieur de sa capsule, conçue par Frank Stephenson, un célèbre designer industriel anciennement collaborateur de Ferrari et Maserati.

Dans la cour des grands

Le monde du tourisme spatial est dominé par des poids lourds : SpaceX, Blue Origin de Jeff Bezos et Virgin Galactic, avec un ticket d’entrée à plusieurs millions de dollars.

Halo Space tente une voie différente et moins chère. Il prévoit d’utiliser une capsule soulevée par un ballon d’hélium dans la stratosphère.

La société espagnole affirme que ses capsules navigueront entre 18 et 22 milles au-dessus de la Terre, soit à peu près la même hauteur que le saut en parachute record de Felix Baumgartner en 2012.

Le voyage durerait quatre à six heures au total. C’est certes plus long qu’un vol Blue Origin ou Virgin Galactic, mais moins que celui de SpaceX.

En utilisant un ballon au lieu de moteurs à réaction, le prix pourrait être d’environ 150 000 dollars, contre 450 000 dollars pour Virgin Galactic ; les 28 millions de dollars de Blue Origin ; ou les 55 millions de dollars de Space X. C’est aussi plus durable.

Seulement environ 650 personnes sont déjà allées dans l’espace. Carlos Mira affirme : « Halo peut porter ce chiffre à 10 000 d’ici 2030, en visant au moins deux vols par semaine.

Il prévoit de lancer la capsule depuis des sites aux États-Unis, en Australie, en Espagne et en Arabie Saoudite.

L’humain au centre

Frank Stephenson le designer a expliqué comment son entreprise de design a construit son propre modèle à l’échelle 1:1 de la capsule afin de déterminer la meilleure disposition possible.

« Ce ne sont pas les ordinateurs qui conçoivent, ce sont les humains qui conçoivent. C’est vraiment la seule façon de capturer la réalité des choses », a-t-il déclaré.

Lui et son équipe ont essayé différents arrangements pour déterminer la meilleure façon de positionner les neuf sièges, dont un pour un pilote.

Ils ont opté pour une conception, avec tous les sièges tournés vers l’extérieur pendant la croisière principale pour maximiser la vue. Mais pendant le décollage et l’atterrissage, la moitié des sièges est tournée vers l’arrière et l’autre vers l’avant.

La capsule comprend également des plateaux repas rabattables pour maximiser l’espace.

La zone située en bas stocke les repas, chauds ou froids, et Halo affirme qu’elle servirait toutes les demandes des clients.

Stephenson a déclaré qu’il était également important de maximiser l’espace pour la salle de bain : « Personne n’aime un espace restreint. Même si vous voyagez en classe supérieure à bord de la plupart des avions de ligne commerciaux, c’est assez étroit et inconfortable ».

En réalité augmentée

L’une des caractéristiques les plus intrigantes réside dans ses projets de réalité augmentée, comme montrer différentes constellations dans le ciel ou l’endroit sur Terre survolé par la capsule.

Dans l’ensemble, la capsule mesure plus de  5 mètres de large et 3 mètres de haut. Halo a effectué cinq vols d’essai depuis 2022 et espère lancer des vols commerciaux dès 2026.

Mais ses grandes ambitions ne seront pas faciles à réaliser car il faut d’abord être certifié par la Federal Aviation Administration américaine avant d’obtenir l’approbation dans d’autres pays.

Certains présents à la conférence de presse se sont demandé si Halo pourrait connaître le même sort qu’OceanGate, propriétaire du submersible qui a implosé l’année dernière.

« Est-ce une autre façon pour les riches de se suicider ? » a demandé le rédacteur en chef d’Aerospace Magazine.

« La sécurité, pour nous, est la priorité« , a répondu Carlos Mira. « Nous utilisons des technologies matures. Les ballons existent depuis plus de 200 ans ».

Il a également précisé que Halo s’est associé à des sociétés d’ingénierie majeures comme Aciturri.





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