Thomas Cook & Wamos : l’enfer est-il pavé de bonnes intentions ?


Selon une enquête effectuée par le très sérieux quotidien Le Monde, l’allemand Martin Gruschka (photo ci-dessus) est cet étrange financier que la BPI (la banque pour l’investissement) veut « poursuivre jusqu’en enfer. »

Martin Gruschka, un escroc ? Lui rétorque « Non ! je ne suis pas le Madoff de l’industrie européenne. » À chacun ses références, celle-ci est en tout cas très explicite.

Selon le Figaro, la banque publique s’était associée avec lui pour sauver Ecocis à Voreppe. Une vieille entreprise de pâte à papier proche de Grenoble.

En quelques mois, le tycoon avait transformé son acquisition, faite avec l’argent du BPI, en usine flambante neuve. Il avait espéré publiquement un chiffre d’affaires d’environ 60 millions d’euros.

Quelques mois plus tard, l’affaire s’était arrêtée faute d’argent, les fournisseurs, n’étaient plus payés depuis des mois.

La société a été rapidement liquidée, puis démantelée et le bâtiment a été rasé au printemps 2017. La politique de la terre brûlée ?

L’association de la BPI et de l’homme d’affaires s’était soldée par un retentissant fiasco. Une nouvelle faillite.

La Bpifrance s’était sentie grugée après avoir versé quelques millions d’euros salvateurs. Un représentant de la banque avait promis aux 51 salariés de l’usine « nous le poursuivrons jusqu’au bout de l’enfer. » Visiblement, ils ne l’ont pas encore retrouvé.

Il est pourtant facile à trouver et ne se cache pas. Le fondateur et actionnaire majoritaire de Spingwater Capital poursuit son petit bonhomme de chemin en dépit de récents échecs : Unipapel, un petit groupe espagnol qui était spécialisé dans la fabrication d’enveloppes et Miro, un détaillant d’électroménager, également en Espagne.

Ces coups de frein à répétition risquent de priver de fonds Spingwater Capital qui ne pourra plus s’appuyer sur l’argent frais escompté pour couvrir les pertes de précédentes acquisitions ?

C’est en tout cas le scénario qu’imaginent certains. La pyramide de Ponzi popularisée par un certain… Madoff. L’histoire semble bégayer.

Mais pourquoi donc parler de cette histoire qui ne concerne pas le tourisme ? Eh bien, détrompez-vous, car tout semble faire partie d’un même ordonnancement.

Nous parlions dans notre édition du 14 octobre dernier que le groupe espagnol Wamos avait repris 62 agences du réseau de distribution Thomas Cook Belgique. Wamos, précisait espérer réaliser un chiffre d’Affaires de 150 millions avec sa nouvelle acquisition.

Si cela ne vous dit toujours rien, relisez le début de cet article et ne perdez pas de vue que Spingwater Capital détient 81 % du groupe Wamos et que Martin Gruschka en est le vice-président. Après le papier, l’homme est également un spécialiste du tourisme.

Aujourd’hui, il est vise les 19 agences de voyages Aquatour du nord de la France. Avec en ligne de mire le marché belge. Tout est possible. Pourquoi ne pas en parler à la BPI.

Le monde est décidément tout petit et l’enfer pavé de bonnes intentions.

François Teyssier.





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