Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran sont à leur comble depuis qu’un drone de surveillance américain a été abattu la semaine dernière par les forces iraniennes. Le président américain, Donald Trump, a déclaré qu’il était prêt à frapper trois cibles iraniennes à titre de représailles, mais s’est rétracté peu de temps avant une attaque. On peut se sentir loin de ces problèmes, mais, l’Europe et donc la France, pourrait être touchée par un éventuel affrontement.
Une augmentation du prix du pétrole peut impacter le tourisme
Les attaques contre deux pétroliers près du détroit d’Hormuz, un passage indispensable pour les approvisionnements en pétrole, avaient déjà suscité des frayeurs sur l’augmentation des prix pétroliers. Le drone américain abattu par les forces iraniennes a provoqué une hausse du prix du pétrole.
Pour le moment, les prix restent stables malgré le conflit larvé et la décision de l’OPEP de réduire de 1,2 million de barils de production par jour. Une augmentation des prix pourraient impacter le tourisme, et en particulier le secteur aérien.
Le tourisme iranien en crise
Pour les voyagistes européens, la destination Iran n’est pas pour le moment capitale. Par contre, les professionnels iraniens ne sont plus optimistes après les derniers incidents.
La situation était très différente lorsque les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie et l’Allemagne avaient signé un accord sur le nucléaire avec l’Iran en 2015. Il prévoyait la levée des sanctions internationales contre l’Iran si celui-ci abandonnait son programme nucléaire.
Cette décision avait entraîné un boom du tourisme : 3,2 milliards de dollars en 2014, 3,3 milliards de dollars en 2015, 3,5 milliards de dollars en 2016, avant de retomber à 2,8 milliards de dollars en 2017, selon le WTTC.
Téhéran travaillait pour stimuler ce secteur du tourisme en plein essor avec une importante injection de capital et la mise en place d’un ministère du tourisme.
La décision du président américain de sortir de l’accord et de prendre des sanctions a mis à mal les espoirs d’une reprise du tourisme. Les compagnies aériennes internationales comme British Airways ou Air France ont dû annoncer la fin des vols directs vers Téhéran.
Par contre, le groupe Lufthansa continue de desservir le pays. Le tourisme est clairement touché aujourd’hui, mais les attraits inhérents à l’Iran comme ses richesses archéologiques et naturelles feront revenir le tourisme tôt ou tard.
Les compagnies aériennes doivent éviter certains espaces aériens
Une fois encore, le transport aérien subit la crise. Plusieurs compagnies aériennes mondiales doivent éviter l’espace aérien contrôlé par l’Iran au-dessus du détroit d’Ormuz et du golfe d’Oman. Certains trajets risquent d’être plus longs.
Qatar Airways semble ne pas avoir de problème
Qatar Airways n’a pas répondu à une demande de commentaire sur le fait de savoir si elle avait introduit de nouvelles mesures depuis que le drone avait été abattu.
La compagnie utilise l’espace aérien iranien depuis le conflit avec ses voisins dont les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Avant que le drone ne soit abattu, le directeur de Qatar Airways, Akbar al-Baker, a déclaré que la compagnie aérienne a un plan B très solide pour toutes les éventualités, y compris en cas de conflit dans la région. Emirates et Etihad ne veulent pas commenter leurs décisions.
Il faut éviter le drame connu par Malaysia Airlines
En juillet 2014, le vol MH17 de Malaysia Airlines avait été abattu par un missile au-dessus l’Ukraine, tuant les 298 personnes à bord, poussant les transporteurs à prendre davantage de mesures pour découvrir les menaces qui pèsent sur leurs avions. Les états et les compagnies aériennes estiment que, la possibilité d’un tir de missile, au-dessus de l’Iran, peut être envisagée.
Les experts en matière de sécurité craignent toutefois un partage insuffisant des renseignements gouvernementaux et la réticence des pays impliqués dans des conflits à divulguer des informations ou à sacrifier des recettes de survol en fermant leurs espaces aériens.
United Airlines suspend une ligne
United Airlines a suspendu ses vols entre l’aéroport de Newark et la capitale financière de l’Inde, Mumbai. United a déclaré avoir suspendu ses vols vers l’Inde via l’espace aérien iranien après un examen approfondi de la sûreté et de la sécurité, sans toutefois préciser la durée de la suspension.
United est censé commencer un troisième vol Inde, de San Francisco à Delhi, en décembre prochain.
Lufthansa poursuit ses vols sur Téhéran
Un porte-parole de Lufthansa a déclaré que les avions de la compagnie évitaient le détroit d’Ormuz depuis jeudi 20 Juin.
Il a ajouté que Lufthansa avait étendu la zone d’interdiction de vol au-dessus de l’Iran vendredi, sans être plus spécifique. Cependant, la compagnie aérienne dessert toujours la capitale iranienne, Téhéran.
Hormis les problèmes aériens, la tension actuelle pourrait inciter les voyageurs en long-courriers à reporter leur prochain voyage. Les professionnels suivent, bien sûr, la suite des événements avec une certaine inquiétude.
Serge Fabre