[1]Le roman de Jules Vernes, raconte le périple héroïco-tragique du capitaine Michel Strogoff. Un courrier du tsar chargé de prévenir le Grand-duc. Le frère du Tsar, gouverneur de Sibérie en poste à Irkoutsk de l’invasion imminente de la Sibérie orientale. Une invasion des hordes tatares menée par Féofar-Khan assisté par l’infâme traitre Ivan Ogareff.
Habituellement les courriers du tsar mettaient 18 jours pour effectuer à cheval ce trajet de plus de 4700 km.
C’est grâce à l’extrême compétence de Youry Léonidov, le Directeur de Pouchkine tours à Moscou qui fut durant tout notre séjour un précieux compagnon de voyage. Autant par sa connaissance de la Russie que par son érudition bien aidée par la qualité de sa pratique parfaite de la langue française que notre voyage vers la Sibérie fut agréable.
Notre trajet fut beaucoup plus rapide que celui de Michel Strogoff. Notre approche se fit en deux temps par Aeroflot tout d’abord.
Première surprise, qui allait une fois de plus à l’encontre de mes préjugés, la « petite » compagnie russe membre de Skyteam (150 avions) possède une flotte ultra moderne d’Airbus et de Boeing confortables.
Un personnel commercial jeune, souriant et efficace sanglé dans des uniformes parfaitement coupés et détournant non sans humour les symboles du soviétisme.
Autre sujet d’étonnement, la compagnie a gagnée en 2014 le titre de la compagnie aérienne la plus ponctuelle au monde. Et tout au long de notre parcours intérieur rien ne démentit cette ponctualité.
L’arrivée à Krasnoïarsk fut conforme à mes attentes, sous la neige. Il faisant pourtant anormalement doux pour la saison (-2°.).
Habituellement les températures peuvent allégrement dépasser allégrement les – 20°. Nous avons transité rapidement dans une grande ville industrielle sur les rives du fleuve Ienisseï. Moscou est à environ 3500 km.
Une métropole étendue et crépusculaire, uniforme et sans charme où sont pourtant implantées de nombreuses marques de luxe occidentales.
[2]Un véritable choc de culture. Mais la ville est active et riche. C’est sous la neige que nous avons rapidement visité la réserve naturelle de Stolby située aux portes de la ville fréquentée par un grand nombre de visiteurs avides de nature.
Puis nous avons embarqué à bord du mythique Transsibérien. Un saut de puce de 1200 km à l’échelle de la ligne (6135 km.)
Distance parcourue à une moyenne de 60 km/h. L’éloge de la lenteur sur fond la Taïga sibérienne.
[3]Ayant vendu ce voyage dans une vie antérieure, je n’ai pas été surpris par le confort spartiate de ce train datant d’une autre époque. Des voitures vétustes sans réel confort. L’erreur à ne pas commettre serait de confondre le Transsibérien avec la l’Orient Express qui n’ont vraiment aucune similitude.
Qu’on se le dise, ce train n’est pas confortable selon les standards occidentaux. Il n’en demeure pas moins mythique.
Il faut rappeler le rôle important des « provondiza » à la fois contrôleur et gouvernantes qui veillent au confort des voyageurs.
La principale difficulté est de pouvoir se comprendre si vous ne parlez pas le Russe.
C’est par contre le meilleur moyen de rencontrer des Russes. L’endroit stratégique est le wagon-restaurant. La gastronomie n’est pas son point fort.
Par contre, le temps et la vodka aidant les rapports humains seront chaleureux. Un transport mythique, une expérience métaphysique unique.
Toutefois, c’est un voyage qui pas n’est recommandé aux voyageurs pressés ou à la recherche de prestations luxueuses. En tout cas, il faudra les informer avec la plus grande précision.
Cela restera un grand souvenir à la hauteur de mes fantasmes touristiques. Pouchkine Tours est un précurseur depuis 1997 et organise bon an mal an une moyenne de 200 voyageurs. Tous accompagnés.
Une précaution indispensable pour profiter au mieux de ce voyage hors du temps.
François Teyssier