Des risques de disparition pour SriLankan Airlines ? ou à l’évidence. La compagnie aérienne sri-lankaise est à la recherche d’un partenaire aérien et surtout un partenaire financier. Pour le moment, les approches ont été infructueuses. SriLankan Airlines souffre de la mauvaise gestion et surtout de la corruption de proches du précédent gouvernement.
La compagnie sri-lankaise était en forme avec l’appui d’Emirates
La compagnie aérienne a connu une période positive pendant une dizaine d’années et jusqu’en 2008. Elle était gérée et détenue en partie par Emirates.
[1]Le transporteur du Golfe s’est retiré sur fond de tension avec l’ancien président Mahinda Rajapaksa. Ce dernier avait ordonné la révocation du visa de Peter Hill, le Directeur régional d’Emirates car celui-ci avait refusé d’accueillir sur un vol des proches du président car l’avion était complet.
Dès le départ d’Emirates, la compagnie a été dépecée
Après le départ d’Emirates, le président de la compagnie qui avait été nommé en 2010 était tout simplement le beau-frère de l’ancien président du Sri Lanka.
Celui-ci n’avait aucune compétence pour gérer une compagnie aérienne. Mais cela a permis à l’ancien président d’intégrer dans la compagnie aérienne des employés proches du pouvoir.
Le nombre d’employés qui était de 5 113 en 2008, est monté à 6 987 jusqu’en 2015. Mais c’est surtout des commandes d’appareils dont la compagnie n’avait pas besoin. Une enquête est en cours pour connaitre le niveau de corruption.
[2]La compagnie perd de l’argent depuis 2009
Le passif de la compagnie sri-lankaise serait de 650 millions d’euros. Soit le double de ses actifs globaux.
La perte a été aggravée sur le nouvel exercice par la dépréciation de la roupie par rapport au dollar et par les annulations de vol suite à la fermeture pour travaux de la piste à l’aéroport international de Colombo. On peut ajouter les pénalités financières suite à l’annulation de commandes auprès d’Airbus.
Le partenaire potentiel américain a jeté l’éponge
Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe était à la recherche d’un partenaire financier. L’état avait accueilli une société financière américaine, TPG Capital qui devait prendre 49 % du capital. Mais la société a annoncé que TPG avait jeté l’éponge après avoir finalisé l’audit de la compagnie aérienne.
SriLankan Airlines doit trouver une solution d’urgence
La compagnie aérienne a annulé en 2016 ses liaisons avec l’Europe (sauf Londres). Elle se concentre sur des axes régionaux. SriLankan, qui dispose d’une flotte de 24 avions. Les employés savent que des emplois sont menacés. Le gouvernement espère toujours trouver des partenaires. On a cité notamment Qatar Airways et même AirAsia.
SriLankan est l’exemple classique de la façon dont l’ingérence politique et une mauvaise gestion peuvent ruiner une organisation.
Enfin, l’inde tente de se rapprocher politiquement du Sri-Lanka afin de contrecarrer la Chine qui est très présente dans l’économie de l’ile. Peut-être verront nous une solution venir des indiens ou encore des chinois ?
Serge Fabre