Le Royaume Uni a donc voté majoritairement pour une sortie de l’Union Européenne. C’est un échec pour l’Europe et pour David Cameron. Les grands médias, les spécialistes financiers et politiques vont donner leurs pronostics sur l’avenir de l’Europe et ses conséquences économiques et politiques. L’ABTA (le SNAV Britannique) avait commandé une étude sur les impacts d’une éventuelle sortie du pays de l’Union Européenne.
L’ABTA avait commandé une étude Deloitte
Le thème de l’étude effectuée avec le cabinet Deloitte était « qu’est-ce que le Brexit pourrait signifier pour le Royaume Uni ? ». Plusieurs membres dirigeants de l’association estimaient que cela n’aurait pas d’impact significatif. Plusieurs exemples avaient été étudiés.
Quel impact si vous venez ou partez pour venir en Europe ?
« Si vous voyagez à travers le tunnel de Londres à Paris, vous passerez par l’immigration française au Royaume-Uni, puis à travers l’immigration anglaise en France. Il n’y a aucune raison pour que cela doive changer. On doit toujours montrer son passeport ».
[1]Un pouvoir d’achat réduit au Royaume Uni aura des conséquences également en Europe
Selon le rapport de l’ABTA, compilé avec Deloitte, les citoyens britanniques ont dépensé 25 milliards d’euros en voyage dans toute l’UE en 2014. Les estimations de l’industrie ont estimé à 10 millions de voyageurs britanniques partant en Espagne chaque été seul. Une réduction des départs aurait des conséquences économiques aussi bien en Espagne qu’en France. Ces estimations commenceront à être valables à partir de 2017 car de nombreux britanniques ont déjà réservé leurs vacances d’été.
Peu d’inquiétudes sur l’accession à la propriété pour les britanniques
A ce jour, il y aurait 1,3 millions de citoyens britanniques qui vivent dans d’autres pays de l’UE. Les droits d’accession à la propriété sont peu probables compte tenu du potentiel économique pour les localités et pour les transporteurs aériens. Ces propriétaires représenteraient des millions de passagers sur les vols entre l’Union Européenne et le Royaume Uni. ABTA et Deloitte estiment que les amis et familles qui leur rendent visite représenteraient 9 millions de déplacements.
« L’impact économique de l’abandon de cette communauté d’expatriés anglais serait énorme. Ils estiment qu’il y aura une forte incitation à poursuivre une coopération dans de nombreux domaines ».
[2]Il y aura une renégociation des accords aériens bilatéraux
En vertu de la législation sur le ciel unique européen, un transporteur basé dans l’UE a le droit de fonctionner librement sur tout le continent. Si le Brexit était mis en œuvre (ce qui est le cas), les transporteurs britanniques comme British Airways ou EasyJet devront renégocier leurs accords bilatéraux avec l’UE afin de continuer à voler en Europe.
Qu’en sera-t- il des protections du consommateur ?
L’UE a instauré une protection des consommateurs pour les voyageurs. Il existe des indemnités que doivent verser les prestataires lors de vols retardés ou annulés. Pour l’ABTA, cette protection devrait se poursuivre sur les vols des compagnies aériennes basées en Europe en direction du Royaume Uni. Par contre, les transporteurs basés au Royaume-Uni devront décider du nouveau montant éventuel. Les assureurs de voyages devraient être les grands gagnants des changements éventuels.
Les taxes aériennes à l’intérieur du Royaume-Uni pourraient baisser
Il y aurait de bonnes nouvelles concernant les taxes de voyage. En vertu des politiques actuelles de l’UE, tout vol au départ de l’UE paie les taxes de départ définies par les différents pays. L’ABTA explique que les passagers des vols intérieurs britanniques paient cette taxe deux fois, car ils partent techniquement du Royaume-Uni, et donc, l’Union européenne, à deux reprises. Ce serait une économie possible d’environ 35 euros par vol. Il faudra voir néanmoins si le pays aura les moyens d’éviter d’encaisser des taxes…
Les frais d’itinérance téléphoniques pourraient agacer les voyageurs britanniques
Il existe actuellement en Europe des plafonds stricts sur les frais d’itinérance et dès avril 2017 de leur suppression totale. Pour les voyageurs internationaux, une carte SIM européenne devrait être un moyen pour éviter une facture excessive.
[3]L’ABTA prévoyait une baisse de la Livre Sterling
Le consensus général est que la livre britannique prendrait un coup dur dans le cas du Brexit. Il y aura un effet domino sur les économies mondiales. Pour les visiteurs internationaux en visite au Royaume-Uni, cela devrait se traduire par des taux de change préférentiels et des vacances plus abordables. Pourtant, le site Travelzoo a mené une enquête qui a révélé qu’un européen sur trois seraient moins enclins à voyager au Royaume-Uni suite à un vote du Brexit.
Dans tous les cas, il va falloir du temps pour la mise en place des nouveaux traités.
L’ABTA estime que les risques et incertitudes, associés au Brexit, à la fois économiques et réglementaires, devraient connaitre des aspects positifs pour les voyageurs ou les entreprises de voyage.
Le rapport de l’ABTA et Deloitte : https://www.instituteofhospitality.org/Publications/Insight_e-newsletter/2016_News/april/abta_deloitte_report
Serge Fabre