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Salaün -Ouibus, un démarrage au car de tour

Salaün Holidays n’a pas oublié que son premier métier fut l’autocar. L’entreprise a saisi l’opportunité de l’ouverture des lignes cars longue distance en France par la Loi Macron cet été pour s’associer avec la SNCF et sa filiale Ouibus. L’heure du premier bilan a sonné.

L’annonce du lancement sur ce créneau le 4 septembre par Guillaume Pépy, président de la SNCF, à l’occasion de la création de la ligne Paris-Nantes, avait surpris. Trois mois plus tard quasiment jour pour jour, Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus, est venu lundi 7 décembre dans le Finistère à Châteaulin au siège de Salaün Autocars pour dresser un premier bilan.

« Sur l’ouest, comme dans les autres régions, nous avons tenu à rechercher un partenaire solide à la réputation de qualité bien établie, explique-t-il. Le choix de Salaün allait du coup de soi. Depuis septembre, 3 lignes ont été ouvertes et deux autres le seront en janvier. Et nous nous adapterons pour faire évoluer le dispositif en fonction des attentes et des remplissages. »

De ce côté, le pari est déjà réussi : 82% de remplissage des cars 57 places sur Paris-Brest avec deux véhicules de nuit et deux de jour pour de 4h30 à 5h de route à partir de 15€ ! Avec trois terminus possibles sur Paris : La Défense, Bercy ou Orly.

« J’ai eu l’occasion de dire personnellement à Emmanuel Macron tout le bien que je pensais de sa loi, raconte Michel Salaün. Voilà de vrais emplois et de l’activité qui génèrent du positif visible pour l’économie. »

Ouibus-Salaun3-YP [1]Le pdg du groupe avait tenu à inviter le député de la circonscription, Richard Ferrand, qui fut justement le rapporteur général de la Loi Macron à l’Assemblée Nationale. « J’ai alors entendu des accusations infondées de nuisances à l’environnement par la mise sur route d’autocars supplémentaires, se souvient l’élu. Or il s’agit de véhicules ultra modernes, qui rejètent 13 fois moins de particules que les modèles de seulement quelques années, et surtout un seul de ces cars, c’est de 15 à 20 voitures de moins à circuler. »

Michel Salaün a investi 5,5 millions dans l’achat de 16 cars neufs avec sièges à 78 cm de distance, tablettes, électricité et wi-fi : « cela signifie la création de 60 emplois directs, des chauffeurs que Ouibus rebaptise ‘capitaine’. »

En effet, Ouibus a choisi la bienveillance pour concept comme l’explique Roland de Barbentane : « être un excellent conducteur est bien sûr indispensable mais nous allons bien au delà. Nos capitaines sont aussi attentifs au confort, au bien-être et à l’ambiance. Il faut que le temps passé dans un car à nos couleurs, ceux de Salaün comme des 7 autres opérateurs sur l’ensemble du pays, reste un moment agréable, en plus d’un coût très avantageux. »

Dans l’accord, dont les termes précis resteront secrets, Salaün assure la prestation de haut niveau et une promotion à travers ses 70 agences de voyage du Grand Ouest tandis que Ouibus prend le risque sur les recettes.

Quelque 5 réseaux, dont des Anglais et des Allemands, se sont lancés dans l’opportunité ouverte par la Loi Macron mais selon Michel Salaün, Ouibus, de part sa maison mère SNCF, dispose d’une connaissance de la longue distance et des horaires ainsi que d’une stature que d’autres devront encore acquérir sur le terrain.

Objectif de Ouibus : 170 liaisons vers une quarantaine de villes et la proposition de 4 millions de billets en 2016. « A terme, cette libéralisation du transport aura créé 20 000 emplois dans les cars », conclut Roland de Barbentane.

Yves Pouchard