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Rivages du Monde s’empare du Saint Laurent

Une croisière sur le Saint Laurent, l’idée semble surprenante. Hormis des excursions classiques ou de courtes croisières, entre différents ports du Lac Ontario notamment, personne ne proposait une vraie descente du fleuve entre Québec et Toronto.

Jusqu’à aujourd’hui, du moins.

Rivages du Monde en effet vient d’inaugurer une croisière internationale et francophone de 11J/10N, au départ et à destination de Montréal, dont le parcours en 8 vous emmène de mai à octobre 2015 vers Toronto, Québec, Trois Rivières, Niagara Falls ou encore la fabuleuse région Mille Îles.

Évidemment, cela n’a rien à voir avec une croisière sur le Rhin, le Danube ou la Volga, mais le contenu est aussi riche.

L’histoire s’impose à Québec, à Montréal ou à Kingston ; avec un guide qui saura faire sentir tout le côté épique de la longue aventure vécue par nos cousins québécois.

La modernité éclate Montréal ou à Toronto, avec sa fameuse CN Tower et ses grandes tours de verres que l’on découvre au petit matin.

Quant à la nature, elle est partout et le spectacle qu’elle offre promet des moments inoubliables, notamment au milieu des Mille îles. Ici, les passagers devront se lever dès potron-minet s’ils veulent savourer le jeu extraordinaire de la lumière, de l’eau, des grands arbres et des splendides maisons devant lesquelles le bateau passe en silence.

La culture n’est pas en reste… Les Musées de Toronto, ceux de Québec ou de Montréal rempliront aisément de bonnes demi journées d’excursion. Même le musée des vieux bateaux, à dix minutes à pied de l’embarcadère de Clayton (USA), petite cité touristique de l’état de New York, réserve de belles surprises.

Saint Laurent Exterior-4 [1]Quant au bateau, avec ses 108 cabines entièrement rénovées, son spa, ses coursives extérieures et son bar panoramique, il offrira très vite un confort 4* aux standards européens dès que les ajustements dus aux intempéries et au retard du chantier américain auront été effectués.

32149_Outdoor_Lounge [2]Avec le charme des petites unités en plus, pour la convivialité, le calme, la qualité gastronomique et la proximité de la nature qu’elles apportent à leurs passagers.

Alain Souleille-rivages du monde [3]« Sans réellement communiquer, nous avons déjà enregistré 1 800 pax sur un objectif de 2 000 pour la 1ère saison, » assure Alain Souleille, le directeur général de Rivages du Monde, qui partage la commercialisation du navire avec un partenaire américain, « Nous vendons les croisières estivales sur le Saint Laurent tandis qu’il propose des croisières d’hiver au sud des Etats-Unis ; ça nous évite les charges d’un navire sur les périodes où nous n’avons pas de marché. »

Ce démarrage est plutôt rassurant, surtout que le risque peut sembler important pour ce spécialiste des croisières fluviales.

« Il y a un risque bien sûr, comme toujours lorsqu’on lance une produit complètement original. » estime le DG du TO qui s’est engagé sur 5 ans pour cette croisière au fil du Saint Laurent, « Mais, à priori, le marché des croisières maritimes est en hausse, celui des croisières fluviales aussi et en plus, nous sommes sans concurrence sur ce produit. »

Cela étant, Alain Souleille n’est pas à son 1er coup d’essai ; il a déjà derrière lui le lancement de croisières fluviales sur le Mékong et sur l’Irrawaddy, en Birmanie. Elles ne se sont pas faites en un jour, mais elles se sont imposées…

Soucieux de se diversifier en respectant ses spécificités – navire de petite taille, produit à fort contenu culturel et des accès aériens simples -, il a aussi pris des risques en programmant des croisières maritimes là où ses confrères plus « mass-market » n’occupent pas trop le terrain, comme le tour des îles britanniques par exemple, ou la croisière en Patagonie qu’il propose en 14J/13N au 1er trimestre 2016, sur le Via Australis, un petit paquebot de 64 cabines.

via autralis-rivages du monde [4]Chaque fois, cependant, le DG de Rivages du Monde avance à pas comptés et veille à consolider les étapes qu’il franchit avant de repartir sur d’autres projets.

La recette lui va bien, si l’on en croit les résultats de son entreprise : fin 2014, elle affichait un chiffre d’affaires de 42 M € contre 28 M € l’année précédente…

« C’est surtout le développement de notre offre maritime qui nous a permis une telle progression » précise Alain Souleille.

C’est peut-être aussi le salaire de l’imagination et de sa grande sœur, l’audace…

Bertrand Figuier,
Depuis le Canada