En redressement judiciaire, le tour opérateur Plus belle l’Europe met tout en oeuvre pour se sortir de ce mauvais pas. Son président, Frédéric de Fournoux (à gauche sur la photo de Une), a tenu à faire une mise au point sur la situation actuelle de l’entreprise et les pistes à envisager. La Quotidienne lui laisse volontiers ses colonnes :
« Les différents articles parus dans la presse touristique cette semaine annonçant la mise en redressement judiciaire de Plus belle l’Europe méritent un droit de réponse. En effet, à l’exception de celui de Tour Hebdo, les journalistes ont établi leurs articles sans connaitre les faits qui ont mené Plus belle l’Europe à se mettre sous la protection du Tribunal de commerce de Nanterre, le mardi 11 février dernier.
Plus belle l’Europe a depuis sa création en 2011, maintenu un modèle économique équilibré entre le B2B et le B2C. 50 % des clients versent leur acompte au moment de la réservation et paient leur solde 30 jours avant le départ, le B2C. Les autres 50 % ne versent pas d’acompte et paient leurs factures en moyenne 30 jours après le retour du voyage de leurs clients, le B2B.
Cet équilibre parfait a permis à Plus belle l’Europe de bénéficier d’une trésorerie « verte » 365 jour par an, assortie de 6 résultats largement bénéficiaires de 2012 à 2017 inclus.
En 2018, la source B2C s’essouffle. Le réservoir des « encarts presse » destinés à la publicité décline. Le résultat de l’exercice est déficitaire de – 180 K€. Dès lors, nous nous mettons au travail pour trouver le remplaçant de cette source pesant 50 % de notre activité. Et l’idée de trouver une égérie me vient à l’esprit début février 2019.
Après une étude de marché menée en interne, Stéphane Bern devient rapidement « l’évidence » pour Plus belle l’Europe. Stéphane Bern aime le concept de Plus belle l’Europe basé sur la découverte du patrimoine des merveilles de notre magnifique continent.
L’accord conclu permet à Plus belle l’Europe de réduire considérablement son coût marketing encart presse tout en augmentant sa visibilité. « Une » de la brochure, « Edito » co-signé, participation au salon « IFTM Top Resa » avec conférence de presse, 3 vidéos « capsules » à poster sur les réseaux sociaux et une magnifique campagne Tv avec un spot de 20 secondes passant 188 fois sur France 5 entre les émissions « C à dire » et « C’est à vous » L’opération démarre fin septembre 2019.
Parallèlement, Plus belle l’Europe investit dans un moteur « à la carte ». Spécialiste des circuits accompagnés depuis 8 ans, ajouter la corde « à la carte » nous semblait être une bonne idée en septembre 2018, lors de notre rencontre avec FACILITATRIP. Nous signons en décembre de la même année et l’équipe se structure pour la mise en place : nous quittons le 101 de la rue de Miromesnil et nous nous installons à Levallois-Perret passant de 67 à 205 m2. Nous recrutons 7 personnes (production-marketing-commercial) et passons de 10 à 17.
L’objectif était de commencer la commercialisation des produits au mois d’avril 2019.
C’est finalement fin septembre 2019 que la commercialisation voit le jour. Cela tombe avec l’arrivée de Stéphane Bern, nous lançons tout cela sur notre stand de Top Resa.
En octobre 2019, nous débutons des discussions avec un professionnel du secteur. Loin de nous aider, c’est lui qui va précipiter les difficultés de l’entreprise. Nous avions signé un NDA dans lequel il était précisé que toutes les informations sont confidentielles et ne doivent en aucun cas sortir du cercle des 4 personnes ayant accès au dossier.
Pourtant, le jour même de l’annonce de la fin des discussions, un réseau de plus d’une centaine d’agences avec lequel nous avions mis en place un partenariat pour 2020 ferme les ventes et la nouvelle se répand comme une traînée de poudre à travers la profession, que Plus Belle l’Europe connaît des difficultés importantes et « va déposer le bilan ».
Après un mois de décembre très difficile pour tout le monde avec les grèves de la SNCF-RATP, le coup est fatal.
Pendant ce temps, notre spot Tv bat son plein et notre chiffre B2C explose. 90 K€ en moyenne/jour. Je prie Monsieur Stéphane Bern d’accepter toutes mes excuses pour le mal et les « jeux de mots » de très mauvais goût sortis des plumes de certains journalistes.
Pour terminer, je voudrais préciser à tous les agents de voyages de France que nous sommes en vie, la situation de redressement judiciaire n’est pas la mort. Nous sommes malades et nous nous soignons.
Nous avons besoin de vous pour cela. Ne nous lâchez pas, nous tenons, et nous serons repris d’ici le 31 mars. Plusieurs acteurs de la profession ont confirmé leur intérêt et l’un d’eux a déjà rencontré notre administrateur judiciaire.
Toute l’équipe vous remercie pour votre soutien. Les ventes sont ouvertes, vos clients partiront, comme depuis 9 ans, dans d’excellentes conditions ».
Frédéric de Fournoux