Au-delà de sa cuisine épurée, de son saké pur et de ses whiskies single malt vénérés partout, le Japon se taille désormais une place dans le monde du vin. Les vignobles japonais produisent une gamme variée de vins allant des blancs légers aux rouges moyennement corsés, des vins oranges au contact de la peau à une pléthore de vins naturels. Certains d’entre eux remportent même également des prix internationaux.
L’intérêt et la demande pour la viticulture locale sont tels que les établissements vinicoles ont triplé au cours de la dernière décennie pour atteindre près de 500, apparaissant dans tout le pays, certains avec des vignerons et des consultants formés en France.
Les préfectures de Yamanashi et Hokkaido attirent l’attention du monde entier, avec davantage de vins provenant de Toyama, Nagano et Yamagata.
Lors de la récente Japan Wine Expo à Osaka, plus de 100 établissements vinicoles sont venus offrir leur meilleur.
On était ainsi entouré d’interprétations japonaises de pinot noir, chardonnay, sauvignon noir, merlot, albarino, puis de cépages indigènes et hybrides (produits par croisement de deux espèces de raisins) de Koshu, Muscat Bailey A, Delaware, Black Queen, Bijou Noir et plus encore.
« Le Japon produit des vins vraiment intéressants, à la fois à partir d’hybrides et de variétés vinifera« , explique le Dr Jamie Goode (photo ci-contre), auteur de renom sur le vin, conférencier et invité émérite de l’exposition.
« L’attention portée aux détails dans le vignoble et dans la cave est vraiment étonnante, et en raison des défis de la saison de croissance ici (chaud, avec une humidité et des précipitations élevées), il faut une approche précise. J’aime la délicatesse de nombreux vins du Japon ».
On sait aussi que la délicatesse imprègne la cuisine japonaise et le saké. Il n’est pas surprenant que ces mêmes qualités se retrouve dans le vin.
Serait-ce simplement le prolongement naturel de la philosophie japonaise ? On pencherai volontiers dans ce sens.