À Santorin, la nouvelle s’est répandue comme une coulée de lave incandescente. Avec la violence de l’éruption du volcan homonyme. La famine au Yémen ou en Somalie et d’autres pays d’Afrique serait-elle en voie d’éradication ? Un fléau qui touche 20 millions de personnes et 1,5 million d’enfants sont en danger de mort. Non, là n’est pas la victoire. Il s’agit d’un problème est plus sociétal, plus actuel. Mais le résultat est à la hauteur des espérances.
Désormais, il est interdit aux touristes de plus d’un quintal de se promener sur le dos des ânes de l’île. Le résultat d’une action rondement menée par des associations spécialisées dans la défense des animaux.
Une victoire pour l’association « aidez les ânes de Santorin » associée au Peta. Les conséquences d’une pétition qui a réuni plus de 100 000 signatures qui ont grandement facilité ce résultat.
Mais, un acte de cette importance a des conséquences directes ou indirectes. Alors, examinons les dommages collatéraux potentiels causés par cette nouvelle donne.
Le taux d’obésité varie entre un quart et un tiers de la population mondiale. Cela représente beaucoup de monde. Les pays nantis sont logiquement les mieux lotis.
C’est cette même population qui gonfle les statistiques des touristes qui se rendent à Santorin.
Les âniers locaux vont perdre une partie non négligeable de leur clientèle. Un certain nombre de conducteurs d’ânes et leurs baudets risquent de se retrouver au chômage.
Comment réagira le syndicat des âniers pour défendre leurs intérêts ? Une manifestation solidaire de la profession avec des barricades de crottin empêchant la circulation des piétons voulant se rendre ou revenant du port de Fira sera-t-elle mise en place ?
Seule certitude, cela évitera de graves blessures aux équidés montant ou descendant les 500 marches pavées 7 jours sur 7 en plein soleil. Des victimes innocentes.
Cela dit, il faut envisager la situation de leurs innocents tourmenteurs. Ils invoqueront une ségrégation contre eux. Mettant en avant l’état de leurs propres articulations malmenées par leur surpoids. Il est même à craindre un boycott de l’île par les touristes obèses en colère.
Enfin, il faut espérer que les ânes blessés, fatigués, vieillissants ou devenus obsolètes ne finissent pas leurs vies en Corse.
Laissons à Jean de la Fontaine la morale de cette histoire : « En ce monde il se faut l’un l’autre secourir. Si ton voisin vient à mourir, c’est sur toi que le fardeau tombe. » Le cheval et l’âne.
François Teyssier