Daniel Gibbs (actuel député de Saint-Barthélemy et Saint-Martin), a récemment fait part, lors d’un colloque avec la FEDOM, des solutions à envisager pour le développement du tourisme en Outre-mer.
[1]« Les outre-mer souffrent d’une réelle pénurie de personnel qualifié ; les territoires ultramarins souffrent tous d’un haut taux de chômage, mais l’absence de formation professionnelle dans le domaine touristique ne permet pas de diminuer le nombre de demandeurs d’emplois » a t-il indiqué.
Ces territoires, selon le député, connaissent également un grave problème de compétitivité : le coût du travail et le temps de travail qui sont de véritables freins à l’économie touristique avec un chiffre d’affaire inférieur de 33 % par rapport à celui de l’Hexagone et des territoires voisins en redoutables concurrents non soumis au même droit du travail.
Il a également évoqué la forte saisonnalité, l’insuffisance de l’aide à la rénovation, la forte influence médiatique sur les territoires et les images négatives véhiculées.
« En 2013, la France a attiré 84,7 millions de touristes uniquement dans l’Hexagone, ce qui correspond à 1,3 touriste/habitant. Dans les outre-mer, le rapport est plus faible puisque on comptabilise 0.9 touriste/habitant. Le tourisme dans l’Hexagone apporte ainsi 7,2 % du PIB, soit 145 milliards d’euros. Dans les outre-mer, le tourisme est la pierre angulaire de l’économie mais il s’essouffle dangereusement puisqu’il n’apporte plus la manne nécessaire au développement de chacun de ces territoires« .
[2]Yann de Prince, Président du Medef de la Réunion (photo), a quand à lui proposé des axes de réflexions pour encourager la politique touristique des outre-mer et notamment le foncier (le foncier des collectivités et de l’Etat n’est pas accessible aujourd’hui.
Pourtant, ces terrains devraient être mis à disposition pour permettre aux entrepreneurs d’investir), la pérennisation de la Lodeom ainsi que la révision de CICE dont la révision et l’adaptation de ce dispositif aux territoires d’outre-mer encourageraient les investisseurs, les rentiers mais aussi les retraités qui, aujourd’hui, sont davantage inciter à investir à l’île Maurice voisine.
Les territoires ultramarins sont donc condamnés à vivre au crochet de la France et de l’Europe si les décideurs locaux ne mettent pas en place une stratégie de développement économique et touristique à long terme.
En effet, le système actuel est sophistiqué et coûteux pour l’Hexagone, mais il est encore plus difficile à mettre en place et inadapté pour les outre-mer en raison de leurs handicaps structurels.
« Les outre-mer souffrent d’un taux de chômage 4 fois plus élevé que celui de l’Hexagone et d’une crise sociale qu’on ne peut nier. Aujourd’hui, on peut déplorer qu’il n’y ait à ce jour toujours pas de politique de développement à la hauteur des enjeux » a conclu Daniel Gibbs.