Sur la page d’accueil du site web de Ryanair est affiché un « communiqué judiciaire »: www. https://www.ryanair.com/fr/fr
Michael O’ Leary, le vibrionnant CEO de Ryanair et néo milliardaire de son état, vient de se faire épingler sur le mur de la honte du consumériste par le Tribunal de Commerce d’Aix-en-Provence. A la demande d’UFC Que choisir et pour le compte de 88 passagers aériens qui, lassés de voir leur droit au dédommagement bafoués, ont fait une action collective gagnante à l’encontre la compagnie low cost irlandaise.
Au résultat, la note semble salée : 150 000,00€. Mais l’est-elle vraiment si l’on considère les nombreux voyageurs qui n’ont jamais été dédommagés pendant des années ?
Mickael O’ Leary se consolera sans doute en pensant au « tennis pourcentage » : c’est à dire le fait d’analyser toutes les situations de jeu pour sélectionner les meilleures phases donnant les plus fortes chances statistiques de l’emporter au final.
Cela dit, la condamnation de Ryanair est un signal fort et dissuasif donné par la justice française. Mais également à tous les transporteurs aériens. Ils sont nombreux qui ne respectent pas, ou si peu les dispositions du règlement CE n° 261/2004.
D’expérience, ils débordent d’imagination pour trouver des solutions pour ne pas avoir à dédommager leurs clients. Le plus souvent en les désinformant. Et ça marche…
C’est vrai que dans les transports de masse, le clients sont progressivement devenus des usagers. Ce qui est dommage. Il ne reste plus guère
que les propos lénifiants des transporteurs ventant des services dont les standards ont été largement revus à la baisse.
L’important et de loin, c’est le prix.
La situation post covid a fait littéralement exploser les compteurs, et les annulations, les retards le surbooking et la France, plus exactement ses aéroports sont sur les plus hautes marches du podium des défaillances aériennes.
La décision du Tribunal de Commerce d’Aix-en-Provence est datée du 23 décembre 2023. On ne sait pas si le transporteur fera appel de ce jugement.
En extrapolant en rêvant un peu, ce serait un sérieuse avancée des droits des passagers si cette décision venait à faire jurisprudence. Comme disent nos amis grands bretons : « wait and see. »
François Teyssier