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Où va l’Egypte ?

Rien ne va plus en Egypte, ces temps-ci. Le pays des pharaons n’en finit toujours pas avec un climat de tensions politiques, économiques et, dernièrement, ethniques.

Quatre personnes ont été lynchées il y a quelques jours par la foule dans le village d’Abou Moussallam à une trentaine de kilomètres au sud du Caire car ils étaient chiites dans un pays à majorité musulmane sunnite. Les images très violentes de ce crime ont circulé sur les réseaux sociaux, les télés et les journaux.

Les hommes politiques laïcs, islamistes modérés et même salafistes, ont condamné cet « acte de barbarie ».
Les salafistes avaient pourtant mené une campagne d’affichage contre les chiites, et des cheikhs célèbres avaient demandé au président Mohamed Morsi de « purifier l’Egypte de la vermine » chiite.

En quelques semaines, des millions d’Égyptiens ont signé la pétition « Rébellion » appelant à la tenue d’une élection présidentielle anticipée. Ils devraient être nombreux, le 30 juin, à manifester contre Mohamed Morsi, élu il y a un an.

« Mohamed Morsi n’est pas la bonne personne pour diriger le pays. Il n’a réalisé aucune des demandes de la révolution. »

Le ministre égyptien de la Défense a averti dimanche que l’armée interviendrait si des heurts éclataient dans le pays

«Les forces armées ont le devoir d’intervenir pour empêcher l’Egypte de plonger dans un tunnel sombre de conflit et de troubles», a déclaré le général Abdel Fattah al-Sissi, à la veille du premier anniversaire de l’élection de M. Morsi, dont les chefs de file de l’opposition réclament la démission.

Et économiquement toute cette agitation n’est pas bonne pour les affaires. Le tourisme, l’une des principales ressources du pays, est en première ligne.

Pour protester contre la nomination de M. al-Khayyat (Membre important de la branche politique du groupe islamiste radical Gamaa Islamiya) comme nouveau gouverneur de la région de Louxor,  le ministre du Tourisme, Hicham Zaazou, a présenté sa démission, que le Premier ministre a dit avoir refusée.

Le ministre avait insisté sur le fait qu’il cesserait de travailler «aussi longtemps que le nouveau gouverneur resterait à son poste, portant grandement préjudice au tourisme en Egypte et tout particulièrement à Louxor».

Des employés du secteur touristique de Louxor avaient menacé de bloquer l’accès aux temples pharaoniques et d’autres sites antiques dont la région regorge si cette nomination était maintenue, en faisant valoir qu’elle risquait de ruiner les espoirs de reprise de cette activité.