Hong Kong a connu une nouvelle nuit de violences entre la police et les manifestants pro-démocratie, qui sont parvenus à réoccuper un site que les autorités avaient dégagé la veille. Les forces de l’ordre ont annoncé l’arrestation de 26 personnes et signalé que 15 de leurs agents ont été blessés.
[1]Les affrontements ont débuté vendredi à 20h00 locales, quand les manifestants ont tenté de reprendre une voie principale du quartier densément peuplé de Mongkok, qu’ils avaient occupé pendant près de trois semaines. Ils ont déployé des parapluies et forcé le cordon de police, les policiers rétorquant à l’aide de matraques et de gaz au poivre pour les repousser.
« La police n’a plus le contrôle de la situation. Ils ont perdu la tête« , a lancé un manifestant, Peter Yuen, les yeux protégés derrière des lunettes de natation. « Nous sommes venus ici pacifiquement, pour manifester pacifiquement pour notre avenir. »
Les forces de l’ordre, qui avaient rendu la voie à la circulation 24 heures plus tôt, ont reculé au lever du soleil, sous les vivats de la foule.
Des protestataires se sont alors précipités pour remonter des barricades, tandis que des milliers d’autres – jusqu’à 9000 manifestants étaient à Mongkok vers 03h00 locales – s’asseyaient pour bloquer la voie. Une photographe de l’agence Getty Images, Paula Bronstein, a été interpellée pendant la nuit avant d’être libérée sous caution.
Mongkok avait déjà été le théâtre de violences, notamment lorsque les manifestants s’étaient heurtés début octobre à des centaines d’habitants exaspérés auxquels s’étaient mêlés des militants pro-Pékin et des hommes de main de la mafia chinoise.
Cette nouvelle nuit de heurts risque de compromettre le retour au dialogue proposé par le gouvernement local aux étudiants, fer de lance de la contestation, pour mettre fin aux blocages.
La police s’est employée cette semaine à démanteler les barricades sur les trois sites occupés par les manifestants.
Dans un communiqué publié vendredi peu avant le début des violences à Mongkok, la Fédération des étudiants de Hong Kong (HKFS) a exigé que les discussions commencent d’ici à mercredi. Non sans prévenir que le démantèlement du campement de Mongkok avait « détérioré les bases du dialogue« .