Confiné et confinement : deux mots jusqu’alors peu usités que nous n’aurons jamais tant entendus ces dernières semaines. La moitié de l’humanité vit actuellement une situation inédite. En partie privés de notre liberté d’aller et venir, nous devons trouver de nouvelles manières d’organiser nos journées et pour certains, de nouvelles activités, nous réinventer.
L’exil de Napoléon à Sainte-Hélène prend aujourd’hui une résonance particulière. Nous vous proposons un retour sur cet événement historique majeur et très certainement l’un des confinements les plus célèbres : pour les néophytes, l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la vie de l’Empereur et pour les plus experts, de se projeter à découvrir Sainte-Hélène lors du bicentenaire de sa mort l’an prochain.
Un exil au coeur de l’Atlantique sud
Battu à Waterloo le 18 juin 1815, par l’armée des Alliés (britanniques, allemands, néerlandais et prussiens), Napoléon abdique 4 jours plus tard. Faute de pouvoir partir comme il le souhaitait pour les États-Unis, il se livre aux Britanniques sur l’île d’Aix.
Transféré en Angleterre, il est informé le 31 juillet de son exil à Sainte-Hélène. Le 7 août, il embarque à bord du Northumberland, pour atteindre, après un voyage de près de 2 mois, sa destination finale en octobre 1815. Fascinante et aiguisant la curiosité, l’île de Sainte Hélène est empreinte de mystère.
Au cœur de l’Atlantique sud, ce territoire britannique d’outre-mer fut découvert au début du XVIe siècle par João da Nova Castella, navigateur au service du Portugal. L’île fut la propriété de la Compagnie anglaise des Indes orientales puis du gouvernement britannique jusqu’à nos jours. Cette île volcanique de 122 m2 est une véritable forteresse !
Mais où a vraiment vécu Napoléon ?
À son arrivée, Napoléon est installé au pavillon des Briars avant son transfert à Longwood House en décembre 1815. Située à l’est de île sur une plaine exposée aux vents, à 6 km de la capitale Jamestown, la demeure de Longwood était l’ancienne résidence d’été du Lieutenant-Gouverneur de l’île.
Elle deviendra, avec les autres sites napoléoniens de Sainte-Hélène, la propriété du gouvernement français en 1858. Lors de son arrivée mais également jusqu’à sa mort, Napoléon n’était pas seul.
En effet, il débarque sur l’île avec une vingtaine de personnes qui ont choisi de le suivre dans cet exil notamment le général de Montholon et le comte Las Cases. Il disposait également avec lui d’un peu de mobilier et de vaisselle issus des palais impériaux, tableaux et souvenirs de famille lui rappelant des éléments familiers : ces agréments lui permettront durant ses premiers mois sur l’île, de travailler à la réfection de la demeure de Longwood avant son emménagement.
Les activités du confiné
À Sainte-Hélène, l’Empereur jouissait d’une liberté toute relative. Il ne pouvait se promener que dans un périmètre restreint et sous la surveillance constante du gouverneur local, sir Hudson Lowe, craignant une possible évasion suite au précédent de l’Ile d’Elbe.
Les journées de Napoléon sont rythmées par les repas, la lecture, les promenades à cheval mais également le jardinage. Son activité principale restera la dictée de ses mémoires à ses compagnons.
L’ouvrage Mémoires pour servir à l’histoire de France sous Napoléon Ier rassemblant ses mémoires, le récit de ses campagnes, l’explication de ses décisions et de ses actes sera publiée dans son intégralité plus de 25 ans après sa mort.
Marcher sur les pas de l’Empereur et bien plus encore
Accessible une à deux fois par semaine selon la saison via l’Afrique du Sud, Sainte Hélène s’ouvre au tourisme depuis quelques années notamment grâce à l’inauguration de son aéroport en mai 2016.
Auparavant, l’île était uniquement accessible par bateau. Les sites des Briars et de Longwood House sont ouverts à la visite ainsi que la vallée de la tombe, le premier lieu d’inhumation de l’Empereur jusqu’en 1840.
L’île est en effervescence et prépare activement les commémorations du bicentenaire de la mort de Napoléon en mai 2021. Au-delà des sites napoléoniens, l’île de Sainte-Hélène est un véritable paradis pour les amateurs d’histoire