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La montée de l’Everest, un vieux défi à relever pour les touristes seniors

Le Népal se pose des questions après le décès d’un vétéran népalais de 85 ans sur l’un des camps de base de l’Everest. Le gouvernement pourrait ainsi exiger une limite d’âge. Pourtant les chiffres des décès lors de l’escalade de l’Everest ne démontrent pas une dangerosité supérieure chez les seniors.

L’Everest n’est pas plus dangereux pour les seniors

L’état népalais voudrait fixer une limite d’âge pour l’escalade sur l’Everest. Cependant les chiffres sur la mortalité des grimpeurs ne démontrent pas une corrélation évidente avec l’âge. Selon « Adventurestats », sur 11.000 tentatives d’atteindre le sommet entre 1922 et 2006, les décès représentaient un peu moins de 2 % pour les personnes de moins de 29 ans, de 1,7 % pour les 30-39 ans, 1,5 % pour les 40-49 ans et de 1,7 % pour les 50-100. Au total, 282 personnes sont mortes sur Everest entre 1921-2016.

[1]L’alpiniste népalais voulait battre un record

Bahadur Sherchan est né dans le district népalais de Myagdi le 20 Juin, 1931. En 2008, à l’âge de 76 ans, il était devenu la personne la plus âgée à grimper l’Everest.

En 2012, c’est Yuichiro Miura, un japonais de 80 ans qui ravissait le titre.

Bahadur Sherchan projetait de monter en 2014, mais a été forcé d’annuler en raison d’une avalanche où 16 sherpas avaient été emportés.

Il a tenté à nouveau en 2015 mais a dû à nouveau y renoncer à cause du tremblement de terre qui avait désorganisé le Népal.

Les expéditions avaient été annulées durant une certaine période. Il est reparti cette année pour battre le record du japonais, malheureusement, il est décédé d’une crise cardiaque. Un autre népalais, Shailendra Kumar Upadhyaya, est décédé en 2011 à l’âge de 82 ans alors que lui aussi escaladait l’Everest.

[2]La montée de l’Everest reste le défi ultime

Les alpinistes du monde entier rêvent de tester leurs limites sur l’Everest. Les températures sont extrêmes.

Alors que les grimpeurs sont préparés pour le froid intense, ils peuvent également subir la chaleur car les températures diurnes dans certaines parties du mont Everest peuvent atteindre 32 degrés selon la saison.

Cependant, le risque reste celui de la haute altitude. Le niveau d’oxygène chute et peut provoquer soit un œdème pulmonaire ou cérébral. Le froid peut provoquer des engelures graves. On se souvient qu’un des premiers français à atteindre le sommet le 15 Octobre 1978 fut Pierre Mazeaud. Il était accompagné de Jean Afanassieff et Nicolas Jaeger.

[3]Une expédition française pour nettoyer le sommet

Une association française a monté une expédition de cinq semaines pour nettoyer les déchets abandonnés au sommet de l’Everest, estimés à près de 5 tonnes.

« Les déchets collectés seront transportés par traîneau jusqu’à Katmandou puis par yaks et par avion.
Certains seront transportés dans des sacs de jutes par dix sherpas d’altitude, comme les bouteilles d’oxygène, le matériel d’alpinisme, les canettes, conserves ou encore les piles. Les objets en ferraille et en plastique seront envoyés en Inde et les piles seront ramenées en France. »

[4]Le Népal voudrait limiter le nombre mais …

Le Népal a conscience des problèmes environnementaux. Mais le pays cherche à reconstruire son économie après le tremblement de terre catastrophique d’Avril 2015. En 2014, le tourisme représentait 8,9 % du PIB du Népal et 7,5 % des emplois. Mais la montagne joue un rôle capital dans la commercialisation du Népal. Le pays fait payer environ 10 000 euros le permis de grimper sur l’Everest. Il y a quelques semaines, un grimpeur sud-africain qui tentait une ascension sans autorisation a dû payer 20 000 euros et 10 ans d’interdiction.

Le jour n’est pas encore venu pour limiter l’âge des grimpeurs. La manne financière de l’Everest reste indispensable au Népal.

Serge Fabre