Présent pour deux jours à Paris, le ministre du tourisme égyptien, Hisham Zaazou recevait vendredi dernier à déjeuner, avec Nahed Rizk, la directrice de l’office du tourisme, à l’hôtel Warwick des Champs Elysées, une poignée de journalistes pour faire le point concernant la sécurité des touristes ainsi que sur les mesures prises pour la relance de l’activité.
« La politique nationale est une composante que nous devons prendre en compte. Nous sommes dans une phase de transition. Le tourisme est un secteur clé de l’économie » a t-il rappelé ajoutant que 2013 avait été une mauvaise année pour la destination qui a accueilli au total près de 9 millions de visiteurs (les autorités en attendaient 12 millions) restés, de plus, moins longtemps en villégiature (en moyenne deux jours contre sept les années passées).
« Ces deux facteurs combinés ont eu des conséquences dramatiques sur l’économie touristique« . Et de déplorer l’attitude des professionnels français qui n’ont pas aidé la destination quand elle en avait le plus besoin, 190 000 de nos compatriotes ayant en effet visité le pays des pharaons en 2013 (contre 318 449 en 2012 soit -39,8 %, ndlr) quand ils étaient plus de 700 000 en 2010.
« Nous avons pourtant multiplié les voyages de formation, les conventions des réseaux et avons dépensé des sommes très importantes pour inciter les professionnels tour opérateurs et distributeurs à soutenir le tourisme égyptien. Nous n’avons rien vu en retour et sommes très déçus de cette attitude » indique Nahed Rizk qui prévoit tout de même un objectif de 300 000 visiteurs français en 2014.
Deux millions d’euros seront ainsi affectés cette année pour la promotion de la destination sur le marché français, principalement en B2C.
Et ce budget ne viendra pas directement des caisses du gouvernement égyptien, mais d’une taxe perçue sur les profits des casinos privés égyptiens (100 millions de dollars en 2013).
Se félicitant des mesures d’assouplissement de la recommandation du quai d’Orsay, le ministre a rappelé que la sécurité des touristes était parfaitement assurée et que, contrairement aux périodes 2009-2010, les troubles intérieurs ne visaient pas les visiteurs étrangers mais étaient circonscrits à des dissensions internes entre égyptiens.
Les allemands, les anglais, les espagnols ou les russes, entre autres, sont déjà de retour en Egypte mais pas les français « qui représentent toujours 50 % de la fréquentation touristique du pays » précise Nahed Rizk.
« J’aimerais idéalement faire venir le pape François, a plaisanté le ministre, pour prouver au monde notre haut degré de sécurité« .
La situation semble pourtant bien s’améliorer : la mer rouge ne souffre quasiment plus (50 % de remplissage) et le Nil est passé de 5 % en 2011 à plus de 30 % l’année dernière (le tourisme sur le Nil fait vivre plus de monde que le tourisme en mer rouge). Egypt Air lance d’ailleurs son vol Paris-Louxor dès le 15 février prochain, « d’ores et déjà complet » précise Nahed Rizk et, côté politique, les choses ont bien bougé ce week-end.
Sans surprise, l’Egypte a en effet adopté la nouvelle Constitution lors d’un scrutin avec 98,1 % des voix. Et, sans surprise, marqué par une forte abstention, le taux de participation fut très faible, plafonnant à 38,6 %.
Six mois après le renversement du président Mohamed Morsi par l’armée, le nouveau régime comptait sur un engouement populaire, tandis que les Frères musulmans, eux, avaient appelé à un boycott du scrutin.
Le nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah Al-Sissi, a annoncé de plus qu’il se présenterait à la présidentielle de 2014 « si le peuple le réclame » et qu’aucune « figure » du pouvoir de Moubarak ne siégerait au futur gouvernement, soulignant que « l’Égypte ne reviendra pas en arrière« .
De quoi apaiser les inquiétudes de la population et faire revenir les touristes français, toujours demandeurs, les études d’opinion sont formelles, des plaisirs et des découvertes de cette incontournable destination touristique.
PR