Liberté d’opérer des compagnies aériennes : des plaintes à Bruxelles
30 novembre 2021 Jean-Louis Baroux Aucun commentaire À la une compagnies aériennes, FNAM, France, SCARA 11336 vues
Les décisions gouvernementales prises sous la pression des écologistes les plus extrémistes et qui consistent à interdire tout simplement certaines dessertes aériennes au prétexte que la voie ferrée permettrait de les opérer en 2h30 au plus, commencent sérieusement à être contestées. Il ne s’agit pas d’ailleurs que de la France, les autres pays européens sont plus ou moins logés à la même enseigne, l’Allemagne en particulier.
C’est tout d’abord prendre les habitants de ses pays pour des enfants qui ne seraient pas capables eux-mêmes de discerner ce qui est bon pour eux. Certes la protection de la planète est primordiale, mais chacun est concerné et chacun doit être à même de choisir comment il va y contribuer.
Après tout, les gouvernements laissent bien les anti-vax libres de se faire vacciner ou non alors que la protection collective planétaire passe par la vaccination et ce tout de suite. Pourquoi alors y aurait-il deux voies, deux mesures.
On laisse libres certains alors que non seulement la santé de tous mais aussi l’économie sont immédiatement en jeu, et on contraindrait d’autres à ne pas utiliser le moyen de transport qui leur convient alors que le danger, s’il existe, est tout de même moins immédiat.
Bref, partant du constat que la liberté de circulation et « l’Open Sky » sont des règles européennes, l’UAF (Union des Aéroports Français) a déposé, le 17 septembre dernier, une première plainte auprès de la Commission conjointement avec l’ACI Europe (branche européenne de l’Airport Council International) afin d’annuler certaines disposition de la Loi Climat qui visent tout simplement à interdire certaines liaisons aériennes. Cette initiative a été suivie récemment par le SCARA (Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes) qui regroupe 11 transporteurs français.
On ne peut que saluer ces initiatives. Après tout c’est bien la mission des syndicats professionnels de défendre leurs adhérents qu’ils soient gestionnaires aéroportuaires ou transporteurs. Je suis tout de même étonné que la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande) ne soit pas jointe à cette action.
Il est curieux de voir comment en France nous sommes restés Gaulois et que nous ne soyons pas prêts à faire fi de nos divisions lorsque le danger est là. Car c’est bien cela qui choque.
Pour représenter le transport aérien français auprès des autorités il n’a pas moins de 3 organismes : la FNAM et le SCARA précédemment nommés auxquels il faut rajouter l’UNCAF (Union Nationale des Compagnies Aériennes Françaises). Alors chacune de ces organisations veut exister par elle-même, mais elle ne dispose pas du poids suffisant pour faire avancer les sujets qu’elle souhaite défendre.
Pourquoi ne se mettent-elles pas d’accord, à défaut de fusionner, pour agir de concert sur des sujets d’intérêt général.
Pour tout dire, je suis surpris que la FNAM qui est tout de même largement plus importante que les deux autres réunies, ne se montre pas active pour défendre la liberté d’opérer des compagnies aériennes.
Est-ce parce qu’Air France est dominante dans cette organisation ? Certes le transporteur national dépend beaucoup des aides étatiques et le gouvernement lui a enjoint d’arrêter la desserte entre Bordeaux et Orly au prétexte que le TGV pouvait faire en 2h30 la liaison entre la gare de Bordeaux et celle de Palaiseau distante d’Orly d’une quinzaine de kilomètres.
Mais alors la FNAM n’est plus la représentante des autres transporteurs et ils sont nombreux et importants. Dès lors elle perd sa représentativité pour ne plus devenir que le bras syndical professionnel d’Air France.
On peut bien comprendre le dilemme dans lequel se trouvent les dirigeants de cette organisation. Et c’est bien tout le problème. Sans Air France sa représentativité perd une grande partie de sa légitimité et avec la compagnie nationale elle devient, de fait, dépendante d’un seul transporteur.
Alors on voit mal ce qui peut défendre un transport aérien attaqué de manière totalement injuste par une fraction d’écologistes qui utilisent la force étatique pour empêcher les populations de faire leur libre choix.
Il y va de l’avenir du transport aérien tout entier, depuis les constructeurs jusqu’aux distributeurs en passant par les transporteurs et les aéroports.
Il est temps de penser à la création d’un lobbying puissant, très bien financé, qui regrouperait tous les acteurs du secteur sans distinction de chapelle, qui pourrait faire pièce à l’offensive dont le but est la disparition du transport aérien interne à l’Europe.
Jean-Louis Baroux
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