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Les deux grands paris de TourCom

La division du travail, c’est comme la roue, ça tourne. On croit ça immuable, mais qu’un nouvel outil arrive et tout doit être repensé.

Avec Internet par exemple, bon gré malgré, on a compris que ça allait changer l’accès aux clients, et mettre tout le monde, producteurs, fournisseurs ou distributeurs, en concurrence dans un marché de plus en plus anarchique.

Mais tout ça n’était que l’écume des choses, car Internet, c’est surtout la nécessité de revoir de fond en comble la division du travail qui prévalait dans le tourisme depuis plus de 20 ans.

L’agent de voyage d’aujourd’hui devrait poser tout un tas de questions aux retraités de son entourage.

Ils savent eux, comment on s’y prenait lorsqu’on faisait tout soi-même, produire et vendre, avec son téléphone, son télex et son expertise personnelle.

Parce qu’internet est plus rapide, parce qu’il élargit incroyablement l’offre, l’agent de voyage moderne peut d’autant plus facilement marcher dans le pas de ses anciens que ses outils « back office » lui permettent une gestion quasi automatisée de ses fournisseurs, de ses produits, de ses ventes et de ses clients.

C’est le pari que TourCom et son Président, Richard Vainopoulos, ont pris en développant le nouveau portail réceptif qui sera officiellement présenté lors du workshop, le 23 septembre prochain.

Avec 200 demandes de devis par mois, il fallait au réseau un outil plus performant et plus riche.

Cette version permettra donc aux adhérents de jouer avec l’offre détaillée de 80 réceptifs locaux, à l’étranger comme en France, dont les 400 produits peuvent modifiés, combinés ou enrichis à la demande.

Il leur permettra également d’être plus rapide et plus clair à chaque étape de la vente, depuis le devis jusqu’à sa confirmation, notamment grâce à un nouveau formulaire préétabli qui simplifier les dossiers et leur gestion.

TourCom espère ainsi « booster » une production sur mesure qui pesait déjà 20 M € en 2013 et devrait tourner autour de 25 M € cette année, avec un panier moyen de 3 à 4 000 €/pax.

Mais ce qui marche dans l’outgoing peut aussi marcher dans l’ingoing ; c’est le second pari de TourCom.

Le réseau, qui se voit également une vocation internationale, vient donc de signer un partenariat avec le réseau RN2D, pour donner « le réflexe France » aux agences bien sûr, mais surtout pour permettre au réseau de promouvoir nos départements auprès des réceptifs étrangers.

Après s’être rapproché d’Avitour le mois dernier, TourCom vient encore de signer un accord avec le géant allemand, rtk International, où chacun pourra puiser chez l’autre, les frontaliers en particulier ; certaines agences pouvant même profiter de la centrale de paiement et des réceptifs du réseau.

Mine de rien, cet ensemble européen totalise près de 5000 points de ventes et représente un chiffre d’affaires global de 8mds €.

De quoi peser sérieusement sur les prix et sur les marges… et placer l’agent de voyages dans un environnement rassurant.

Les deux paris de TourCom sont très offensifs, mais Richard Vainopoulos y croit assez pour envisager en plaisantant un CA 100 M € sur la seule activité réceptif du réseau.

Pour lui, faire « du-tout-en-un », autrement dit : produire et vendre à la fois, outgoing et ingoing compris, c’est plus facile aujourd’hui qu’il y a 25 ou 30 ans.

C’est sans doute plus rentable aussi…

Et ça n’empêche pas non plus de travailler avec les TO sur des produits plus standard ; la preuve, chez TourCom, leurs ventes ont augmenté de 5 % sur les 9 premiers mois de l’année.

Bertrand Figuier