Tous les ans au mois de mars, Berlin abrite le plus grand salon du tourisme au monde. Cette année le succès devait être totalement au rendez-vous avec près de 5.500 exposants et plus de 100.000 visiteurs. Après une cérémonie d’ouverture brillante, lundi soir, où 3.000 invités ont pu apprécier le splendide spectacle offert par Oman, le pays hôte de cette édition, le salon a ouvert ses portes mardi dernier, une vraie fourmilière comme d’habitude. Un salon de trois jours qui se termine traditionnellement le jeudi soir.
Mais déjà dans la 1ère journée de mardi, la nouvelle a commencé à circuler, Lufthansa, la compagnie nationale allemande venait d’annoncer une grève massive à partir de jeudi et quasiment jusqu‘au week-end, histoire de bien piéger les participants arrivés à Berlin et ne pouvant pas repartir à la fin du salon…
Et puis dans la même journée, ceux qui avaient commencé à envisager à un retour en train, ont eu le plaisir d’apprendre que Deutsch Bahn, les chemins de fer allemands, se lançait elle aussi dans une grève massive jusqu’au week-end. Le piège se refermait bien sur tous ceux qui venaient de loin.
Et puis ce fut le tour du réseau S Bahn, équivalent de notre RER, de se mettre en grève de jeudi à vendredi.
Or c’est une de ces lignes, la S9 qui dessert l’immense salon ITB. Mais c’est aussi celle qui dessert l’aéroport international Berlin Brandebourg… Heureusement les lignes de métro classique, les lignes U ne faisaient pas grève.
Alors dès mercredi soir, un certain nombre de participants ont avancé leur départ, Il y aurait eu même de beaux moments de tension car les hôteliers ont refusé de faire le moindre remboursement pour ceux qui étaient obligés de partir une ou deux nuits en avance. Des noms d’oiseaux auraient fusés !
Et malgré tout, ce jeudi matin, il y eut quand même un grand nombre de participants qui sont venus en prenant la seule ligne de métro qui arrivait à proximité du salon, mais quand même à dix minutes de marche d’une petite entrée du salon.
Bien évidemment la journée dans les allées du salon a été beaucoup plus calme. Certains exposants ont perdu jusqu’à 70 % de leurs rendez-vous. Et de nombreux autres manquaient à l’appel.
En tout cas, les syndicats allemands ont bien choisi leur moment, pour tenter de saboter de manière très volontaire la fin du salon ITB, qui n’aura pas été aussi réussi qu’il aurait dû être, mais qui malgré tout pourra afficher de bons résultats.
Mais l’image de marque de sérieux de l’Allemagne en a pris un coup !
Frédéric de Poligny, depuis Berlin