La 15ème édition de l’observatoire annuel Deloitte – In Extenso sur les Tendances de l’Hôtellerie observe que si l’année 2011 s’était clôt sur un marché hôtelier fragile mais engagé sur la voie de la croissance, le bilan 2012 est lui beaucoup plus mitigé.
En 2012, face à la crise, les hôteliers n’ont pas tous été logés à la même enseigne.
Si l’on s’en tient aux performances globales, la situation est effectivement contrastée. Les établissements haut de gamme et de grand luxe affichent des chiffres d’affaires hébergement en progression respectives de 3 % et 6 % en 2012, tandis que l’hôtellerie super-économique à milieu de gamme stagne, voire recule, sur la même période.
« Ce phénomène est relativement paradoxal, quand on sait que cette même hôtellerie de luxe est généralement la plus sensible aux épisodes de crise et qu’inversement l’hôtellerie économique s’affiche comme la plus résiliente. La reprise plus sensible des économies nord-américaines et asiatiques, marchés émetteurs importants d’une hôtellerie haut-de-gamme davantage tournée vers la clientèle internationale explique pour partie cette tendance. Inversement, l’hôtellerie d’entrée de gamme, étroitement dépendante du tissu économique local, subit elle de plein fouet le marasme économique français » commente Philippe Gauguier, Associé In Extenso THR.
Les inégalités sont aussi territoriales.
Si Paris, et dans une moindre mesure la Côte d’Azur, affichent des performances en croissance de +4 à +6% sur l’ensemble des catégories en 2012, l’hôtellerie de Province voit elle son chiffre d’affaires reculer de 2 à 4 % selon le niveau de gamme.
La dégradation du chiffre d’affaires est essentiellement due à une baisse de l’occupation. Moins internationalisées que Paris et la Côte d’Azur, les régions subissent de plein fouet la crise de l’économie française.
Quant aux grandes agglomérations, à quelques rares exceptions, elles ne sont pas épargnées.
La diversification du mix clientèle des hôtels n’évolue pas aussi vite. Le marché hôtelier, encore dominé par une clientèle française à motif professionnel, reste fortement dépendant de la conjoncture économique française.
A cela s’ajoute une densification de l’offre hôtelière (+5 % entre 2011 et 2013 sur les 10 premières agglomérations observées) et un développement de l’offre para-hôtelière, avec des frontières de plus en plus ténues entre marché hôtelier et résidences urbaines.
Les prix moyens ont continué de progresser cette année. Et derrière cette résistance, une guerre plus subtile se joue autour des commissions, sans doute en forte progression du fait du poids des OTA (agences de voyages en ligne) dans les recettes hôtelières.