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Le Luxe et le Développement Durable même combat !

L’Institut Européen de Formation au Tourisme (IEFT) de Paris a organisé, 12 mars dernier, sa conférence annuelle, proposée à ses étudiants et entreprises du secteur du tourisme. L’objectif est de créer un nouvel espace d’échanges, en présence de professionnels reconnus, d’enrichir le programme pédagogique et de confronter les étudiants aux réalités du marché.

Les réflexions se sont orientées autour de l’expansion des activités touristiques de luxe et de leur avenir

Aujourd’hui le développement durable n’est plus un sujet marginal. Il est devenu incontournable pour les entreprises car à la fois source de contraintes, mais aussi d’opportunités, quant à la formulation de leurs stratégies.

Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoin », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis etl’idée des limitations que l’état de nos techniques impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Une démarche de développement durable nécessite en effet que l’on prenne en compte l’économique, le social et l’environnemental, seule logique ouverte sur un développement supportable à long terme sur le plan écologique (impact environnemental), viable sur le plan économique (épuisement des ressources, création de valeur dans la durée, perspective de long terme) et équitable sur le plan éthique et social (juste redistribution de la valeur créée).

L’enjeu pour le développement durable est qu’il soit désormais considéré ccomme une source potentielle d’innovation et de croissance

 

Le luxe s’est développé avec la croissance du PIB des pays. Nous sommes passés d’une logique de happy few à une consommation de produits de luxe dans les pays BRICS. On constate ainsi que s’est opéré un changement de paradigme et que l’on est passé d’un monde dans lequel la stratification avait donné naissance au luxe à un monde dans lequel ce dernier n’est plus le résultat mais la cause de la stratification sociale.

Dans le même temps, le luxe existe pour un nombre de plus en plus grand de consommateurs, il peut se faire le vecteur de nouvelles pratiques et/ou habitudes de consommation qui vont influencer les consommateurs. Le luxe est multiple et changeant.

En tant que concept absolu le luxe ne nécessite aucune marque, il s’agit de l’inaccessible, du rare et, donc, du cher.

Le business model du luxe développe plusieurs principes qui le rapprochent du développement durable. Tout d’abord, le prix n’est pas recherche d’économie qui conduiraient à une concurrence accrue, une détérioration des conditions de travail voire de la casse sociale (les modèles du low cost ou du hard discount ont prouvé qu’à force de chercher à contenter tout le monde avec des prix bas, le prix à payer était dans la détérioration des conditions de travail et une pression générale vers le moins disant social).

Le développement durable de l’autre côté coûte souvent plus cher à mettre en place que les modes de production classiques.

Ensuite, la durabilité est la source même du luxe. Un produit de luxe se doit de traverser les époques et de résister à l’assaut du temps. Les marques de maroquinerie de luxe se permettent d’offrir des garanties à vie ce qui n’est pas anodin du point de vue de la durée de vie d’un produit.

Moins de matière pour plus de temps. Pas d’obsolescence programmée dans le luxe à contrario des stratégies de mass market.

En cela,le luxe a le même intérêt que le développement durable puisqu’il est intrinsèquement durable.