Le gouvernement italien a t-il intérêt à faire capoter la vente du transporteur Ita ? La question mérite d’être posée quand on se souvient des déboires de feu la compagnie Alitalia, sur laquelle s’est bâtie la nouvelle compagnie Ita et du récent courrier du président de Lufthansa à Mario Draghi, le Premier ministre, lui demandant de se dépêcher et précisant n’être pas prêt à attendre indéfiniment.
Deux offres sont désormais sur la table du Conseil des ministres : MSC avec Lufthansa, et le fonds d’investissement Certares avec Air France et KLM.
Pour le gouvernement italien, à l’étude des offres, aucun d’eux ne semble disposé à injecter de l’argent frais. A Doha, où se tient l’assemblée de l’IATA, cette question fait débat.
Devant les congressistes, Carsten Spohr, le président de Lufthansa, a avoué avoir envoyé une lettre à Mario Draghi à ce sujet, dans laquelle il laisse entendre que si la décision tarde trop, il n’investira pas autant d’argent mais beaucoup moins.
En revanche, Ben Smith, le directeur général d’Air France, a finalement reconnu qu’il ne voyait pas du tout l’intérêt d’investir dans Ita, malgré le fait que sa compagnie participe à l’une de ces offres.
De plus, il sait parfaitement qu’Air France ne peut légalement faire aucun investissement tant qu’elle n’a pas restitué au moins une partie de l’argent qui lui a été prêté par l’État français.
En d’autres termes, rien n’est clair actuellement pour Ita, sauf, comme toujours, pour celui qui finance à savoir le contribuable italien.