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Le ciel, un si bel endroit, par Bertrand Figuier

bertrand Figuier [1]

Le drame ukrainien de la Malaysia Airlines risque de rester définitivement un mystère.

Après les explications et les polémiques partisanes qu’il a suscitées, certains sites situaient cet été le Boeing malais à 6 500m d’altitude et mentionnaient la présence d’un SU 25 ukrainien dans les parages du Boeing malais.

On pouvait même lire sur un site allemand, l’interview d’un pilote ukrainien qui déclarait avoir tiré sur l’appareil…

Même histoire avec le vol d’Air Algérie ; nous avons eu droit à de savantes explications techniques, mais le mystère reste entier tandis que des sites anglais évoquent la présence de 33 militaires français et d’un leader du Hamas parmi les passagers.

Et puis soudain, plus rien, curieusement ; silence radio !

Aucun médias, par exemple, n’a commenté l’attitude des enquêteurs néerlandais qui ont sèchement refusé de rendre public les données découvertes dans l’une des boites noires du Boeing : secret défense, paraît-il…

Bref, nous sommes loin, très loin de savoir précisément ce qui s’est passé.

Dans un accident d’avion, il est capital de comprendre les raisons techniques du crash ; c’est vital pour le secteur, ses entreprises et ses emplois.

D’où, par exemple, l’acharnement des enquêteurs sur le vol Rio Paris d’Air France.

Dans le cas d’un attentat, il ne s’agit pas de causes techniques mais des intérêts politico-stratégiques d’un ou plusieurs États.

Le jeu n’est plus aussi simple.

Rappelez-vous Lockerbie et l’avion d’UTA ; combien a-t-il fallu d’années d’investigations avant de pouvoir accuser formellement la Lybie ?

Vue la manière dont démarrent les recherches autour du B777 de la Malaysia, notamment, on peut déjà être sûr que la vérité mettra encore plus de temps à surgir.

Pourtant, aujourd’hui, il existe quelque part dans le monde, des rebelles X ou Y, voire des mercenaires grassement payés, qui disposent de missiles sol/air.

Ces braves gens savent s’en servir efficacement, les déplacer sans se faire repérer et disparaître très vite dans la nature…

Visiblement, ce sont des spécialistes, des vrais, pas des gugusses genre Pierre Mondy et ses collègues de la 7ème compagnie : le fameux « j’ai glissé chef », ça marche pas avec eux.

Or ce type d’armement et ce type d’experts, normalement, seuls des États souverains et bien structurés sont censés en disposer.

Tout comme ils disposent, normalement, des radars et des satellites nécessaires pour connaître tout l’historique d’un tir, depuis son lancement jusqu’à sa cible.

Alors de deux choses l’une : Soit on sait déjà qui sont les auteurs de l’attentat et d’où ils ont tiré, mais les enjeux politiques actuels sont tels qu’un doute planera définitivement sur la rigueur objective de l’enquête.

Un rêve pour le complotiste de base…

Soit on ne sait vraiment rien sur eux et ça veut dire que ces gens, officiellement « inconnus », sont tout simplement « incontrôlés », qu’on ne sait ni pour qui ils travaillent, ni ce qu’ils veulent réellement.

Et ces gens-là se baladeraient en toute liberté avec des engins longue portée…

Dans les deux cas, les professionnels du transport aérien peuvent se faire du mouron.

Pensez à tout l’armement soviétique « égaré » après la chute du communisme…

Ajoutez-y l’avion « perdu » de la Malaysia Airlines et celui d’Air Algérie, fraîchement contrôlé par la DGAC, avec sa trajectoire bizarre, son cratère fantôme et sa boite noire inutilisable…

Et répondez à cette simple question : le ciel est-il toujours « le plus bel endroit de la terre » ?

Bertrand Figuier,
Journaliste