L’alpha et l’oméga des mauvaises pratiques du transport


La semaine dernière, la compagnie ferroviaire qui exploite les trains qui desservent la gare de Notawaga, ville située dans la préfecture de Shiga au Japon s’est excusée publiquement.
La faute était grave. On évita que le responsable se fasse seppuku. Ou hara-kiri si vous préférez. Le train qui dessert cette gare est parti avec vingt secondes d’avance sur l’horaire prévu. Un drame régional. Le pire c’est que c’était la deuxième fois qu’un tel incident se produisait. Le tollé fut général. Une atteinte aux droits de consommateurs japonais qui organisent leur vie en fonction des horaires des trains.

Les usagers français de la SNCF apprécieront la portée d’un tel événement. Surtout dans le contexte actuel. Les cultures ne sont pas les mêmes.
J’ai déjà déploré, l’inconfort des avions, les mauvaises pratiques liées à la dictature du remplissage des transporteurs aériens.

Mon ego n’est pas assez fort pour imaginer un instant que cela puisse changer quoi que ce soit.

American Airlines détient sans doute le record peu envié d’équiper ses nouveaux avions Boeing 737 —MAX avec deux toilettes à l’arrière d’une largeur de 61 cm de large prévue pour 172 passagers. Des sanitaires à l’échelle d’une maison de poupée. Juste de quoi se laver une seule main à la fois. Dès que la porte est fermée, une personne d’un gabarit normal ne peut même pas se retourner dans un espace aussi restreint.

L’équipement d’un avion qui vaut au minimum 85 millions de dollars et qui affiche une autonomie de 7130 kilomètres. Un long-courrier donc. Boeing précise que le Boeing 737 —MAX a une consommation de carburant inférieure à celle du Boeing 737 NG et un coût d’exploitation inférieur de 8 % à celui de l’Airbus A 320 néo.

En résumé, tout est MAX dans cet avion, sauf les toilettes. Il n’y a pas de petites économies pour l’oncle Sam. Et, le diable est dans les détails.
Là encore tollé général des consommateurs, de leurs associations de défense et même du personnel navigant. En pure perte. Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
La morale de cette histoire est simple.

La puissance des consommateurs japonais est telle qu’elle oblige les compagnies ferroviaires à s’excuser pour des dysfonctionnements qui pour nous européens semblent dérisoires.

Une différence culturelle. Les passagers nippons s’attendent à ce que leurs trains partent à l’heure, pas une seconde de plus, pas une seconde de moins. Imaginez leur désarroi lorsqu’ils prennent le train en France !

A l’autre bout de la chaine, des compagnies aériennes américaines qui affichent un cynisme basé sur la rentabilité optimale et le profit, max lui aussi. Un mépris absolu pour les clients qui les font vivre. Ils n’ont que le droit de payer.
J’imagine même que nous devons nous réjouir qu’American Airlines ne soit pas une compagnie à bas prix.

Imaginez un voyage entre Paris et Chicago à bord d’un Boeing 737 — MAX d’une compagnie low cost équipé de deux toilettes pour personnes de petite taille. Les prostatiques apprécieront.
Les familles avec enfants également. En fait tout le monde, je suppose.

François Teyssier





    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sur le même sujet

Pourquoi la raison du plus fort est toujours la meilleure 

Pourquoi la raison du plus fort est toujours la meilleure 

2329 vues
29 mars 2024 0

Le jeudi 24 mars dernier, je publiais dans La Quotidienne un article intitulé :...

Comment Japan Airlines va changer toute sa flotte

Comment Japan Airlines va changer toute sa flotte

3109 vues
26 mars 2024 0

Japan Airlines (JAL) a annoncé hier, à l’issue de la réunion de son conseil...

Regroupement familial chez United Airlines

Regroupement familial chez United Airlines

2655 vues
25 mars 2024 0

United Airlines permet désormais aux voyageurs fréquents de regrouper leurs miles avec 4 autres...