Le Tour operating : vers une reconversion accompagnée
6 juillet 2012 Christian Orofino Aucun commentaire Pays agences de voyages, hôtelier, Orofino, receptifs, TO 3734 vues
L’industrie du tourisme, bien que ce terme ne soit pas vraiment adapté à notre profession, était, il y a encore quelques années organisée de manière suivante :
Le tourisme d’accueil composé des entreprises hôtelières, des autocaristes et des différents sites et monuments touristiques privés ou nationaux.
Les professionnels d’intermédiation tels qu’agences ou TO étant pratiquement absents de cette organisation, ce sont les organismes institutionnels, OT,CRT,CDT, Atout France qui se sont substitués aux professionnels dans le domaine de la promotion et souvent de la commercialisation des produits France.
Et le tourisme dit « out going », composé exclusivement de professionnels d’intermédiation : agences et TO généralistes ou spécialistes d’une ou plusieurs destinations étrangères.
Alors que la première activité réceptive n’a pas évolué sur le plan de son organisation, la deuxième s’est radicalement transformée en l’espace d’une quinzaine d’années. En effet, dans le tourisme d’accueil les agences et les producteurs français n’ont pas su profiter de la manne de 80 milliards d’euros que représente le CA du tourisme d’accueil. La grande majorité de cette activité se fait directement entre les clients étrangers et les acteurs privés du secteur touristique avec l’aide de l’état, des régions, des départements ou des communes qui dégagent des budgets pour la promotion de leurs territoires et par conséquent des entreprises privées qui proposent leurs prestations.
Si les TO et agences s’étaient mis dans la boucle pour nourrir le marché de la production et commercialisation de produits packagés, ils auraient sans nul doute profité eux aussi indirectement des subventions réservées au seul tourisme d’accueil. Le juteux marché du tourisme « outgoing » d’il y a quelques années par contre s’est lui rétréci comme une peau de chagrin surtout pour les TO.
Les différentes conjonctures géopolitiques ou les catastrophes naturelles ont réduit le périmètre de production. A cela s’ajoute l’arrivée des acteurs en lignes qui ont capté plus de 30 % du marché des TO et agences et enfin le développement d’une pratique de production des agences soit en partenariat avec des réceptifs étrangers, soit par de plus en plus de forfaits à la carte, ces deux tendances excluant l’offre des TO.
Il est à peu près certain que cette situation ne s’améliorera pas pour les producteurs, sauf pour ceux qui auront une offre incontournable aérienne différente de celles des compagnies régulières ou low cost ou/et une maîtrise totale d’un parc hôtelier. Les agences, surtout en réseaux, on le voit, s’en tirent beaucoup mieux grâce à la mise en place d’une offre précise et adaptée à la demande de leurs clients qu’ils côtoient physiquement tous les jours.
Pour les TO « assembleurs de prestations », une reconversion progressive vers le tourisme d’accueil serait bénéfique. Non seulement pour eux, mais aussi pour le tourisme français auquel ils apporteraient un savoir-faire de packaging. Ce dernier manque actuellement au marché réceptif qui ne fonctionne qu’en direct, ce qui ne permet pas des paniers élevés.
Cette mutation professionnelle de ces opérateurs n’en serait pas vraiment une puisqu’il est toujours question de tourisme. Elle devrait être accompagnée par les mêmes organismes institutionnels d’état, de régions ou de départements qui pour l’instant n’accompagnent qu’eux-mêmes.
Christian Orofino
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