La fameuse expérience culinaire de Bangkok pourrait disparaître. La junte militaire au pouvoir en Thaïlande voudrait interdire les célèbres étales qui proposent différentes variétés de nourriture dans les rues de la capitale. Il semblerait que la ministre du tourisme de Thaïlande pondère cette interdiction.
La junte militaire nettoie mais avec quels résultats ?
La junte au pouvoir a déjà procédé au nettoyage des plages de Phuket. Il est clair qu’elles sont plus jolies. Mais pour le moment, les exploitants ont été chassés et les touristes doivent acheter des parasols pour s’abriter. Le problème va se poser également à Pattaya.
[1]Les militaires veulent lutter contre la prostitution. Les transsexuelles sont les premières visées mais nous savons que les réseaux sociaux remplaceront les rencontres et enrichiront sûrement d’autres criminels.
[2]Concernant les plages, il est évident que de nombreux opérateurs ont enfreint les réglementations sur l’espace alloué ou sur la propreté alimentaire, mais cela offrait du travail à de nombreux thaïlandais et du service aux nombreux touristes.
Les autorités agissent sur ce qui est visible mais qu’en est-il de la corruption ?
Toujours plus de corruption en Thaïlande
Après plus de deux ans après le coup d’état militaire, l’indice de perception de la corruption s’est aggravé au Royaume de Siam.
L’indice 2016 sur la perception de la corruption de l’ONG « Transparency International » est passé de la 76e à la 101e place (sur 176 pays). Il s’agit de la plus mauvaise position qu’aura connue le pays depuis les 15 dernières années.
Selon l’ONG, la Thaïlande doit principalement son recul à la politique autoritaire et répressive du gouvernement qui contribue à saper la confiance du public dans le pays. Vous pouvez consulter l’index publié chaque année :
www.transparency.org/news/feature/corruption [3]
La junte veut nettoyer les rues de Bangkok
Il ne s’agit pas de faire disparaître les embouteillages ou les nombreux accidents de la route. Les militaires voudraient s’attaquer aux petits marchands ambulants qui ont fait la renommée de Bangkok.
[4]Tous les thaïlandais qu’ils soient riches ou pauvres font souvent appel à ces cuisiniers des rues. Ils vous vendent pour quelques baths un bol de nouilles aux légumes, un plat de « pad thaï », des brochettes (satay), du riz frit ou même des insectes frits.
Au-delà du fait de goûter à différentes saveurs, ces marchands représentent un attrait majeur pour les nombreux touristes. Si on comprend la nécessité de veiller à un minimum d’hygiène, les protestations commencent à se faire entendre.
La ministre du tourisme démentirait cette interdiction
Kobkarn Wattanavrangkul, la ministre du tourisme et des sports de Thaïlande, a annoncé sur Facebook que l’information sur l’interdiction des vendeurs ambulants n’était pas fondée. Mais, elle aurait rajoutée que ces vendeurs resteront aussi longtemps qu’ils adhèrent à des exigences plus strictes en matière de sécurité et d’hygiène.
Une liste de mesures serait actuellement à l’étude. On y retrouverait le strict respect des normes d’hygiène par les vendeurs, des stands de nourriture uniformes, des programmes de formation obligatoire, un test obligatoire que les vendeurs devraient passer, et une attention particulière au nettoyage de la vaisselle et la gestion des déchets.
Il faut espérer que la Thaïlande conserve certaines traditions. Ces cuisiniers des rues sont utiles et représentent un des attraits pour la population et pour les touristes.
Serge Fabre