La Quotidienne a testé pour vous : la business de Gulf Air


Première compagnie aérienne créée dans le Golfe arabique à Bahreïn au début des années 50, bien avant ses concurrentes actuelles des Emirats ou du Qatar, Gulf Air a conservé un esprit pionnier fait de discrétion, élégance et anticipation sur l’avenir de l’aérien. Une réputation que nous, à La Quotidienne,  ne pouvions que mettre à l’épreuve.

En couple, nous voici donc au comptoir de CDG pour un vol direct Paris-Manama, la capitale du Royaume de Bahreïn, siège de Gulf Air. Nous occuperons deux des 14 places business de l’A320 ER siglé du faucon, symbole national.

A l’enregistrement, l’accueil est courtois et à cheval sur les règles. Un voyageur à la valise en petit excédent est invité à redistribuer sur place entre ses bagages ; un autre qui entend embarquer avec deux pièces en cabine voit l’une d’elle envoyée en soute sans discussion. Le règlement c’est le règlement chez Gulf Air.

Du coup, l’embarquement y gagne en rapidité pour tout le monde ainsi que le confort en espace à bord. Et de l’espace, nous en trouvons dès l’accès à l’avion : il n’est pas commun de trouver aménagement aussi ample en business dans un appareil mono couloir.
Jusqu’au siège se transformant en réel full flat pour un vrai sommeil allongé.

Tout est là pour un vol confortable et bien sûr la coupe de champagne d’accueil. Un chef en blanc multi-langues et un adjoint en costume-cravate sont nos hôtes pour le catering et le reste au long des six heures du voyage.

Le menu propose trois entrées et trois plats de résistance au choix… et c’est là que ça se complique.

Nous sommes sur le dernier rang business et Gulf Air ayant semble-t-il déjà engagé une politique anti gaspi dans l’air du temps, il nous restera ce que les passagers plus en avant n’auront pas choisi.

Idem au moment du dessert où le joli fondant au chocolat aura trop de succès avant d’arriver à nous.

La tartelette au citron en remplacement est très bonne mais… Surtout que l’on ne peut guère se consoler sur les propositions de l’écran : seuls deux films en français perdus au milieu d’une foison en arabe, hindi… Un effort devrait être engagé pour la future clientèle française.

Qu’on ne s’y trompe pas : ces petits désagréments n’affectent pas vraiment la qualité générale du vol et du service, points essentiels.

L’amabilité de l’équipage tout entier, le confort de la cabine (hormis l’unique toilette un rien étroite) et la ponctualité tant au départ qu’à l’arrivée ont assuré un voyage agréable, sans stress ni fatigue à récupérer. Une bonne note donc de 17/20.

Autre ambiance au retour

Quatre jours plus tard, notre vol de retour sur appareil du même type sera de nuit avec décollage de Bahreïn à 1h30. Et on embarque rassurés en souvenir du confort de repos de l’aller. Mais on déchante vite. Le chef et son adjoint (pas les mêmes qu’à l’aller), en charge de la business, ne semblent pas bien lunés. L’accueil est limite, le service rendu qu’après plusieurs demandes… quand il l’est.

Un médiocre light meal est servi aux quelques affamés et la lumière éteinte au plus vite après un bâclage de l’aide au couchage pour ceux qui ont vraiment insisté.

Le petit-déjeuner est en deux options, salé ou sucré en résumé, l’un servi 1h30 avant l’arrivée, l’autre 1h avant. Nous avons choisi chacun une option différente mais les plateaux arrivent en même temps, incomplets, tristes et de piètre niveau.

Nous étonnerons le chef en réclamant un café bizarrement absent pour un petit-déj. Et à Pars, nous nous rendrons compte d’une de nos valises en soute a été cassée.

Ce serait le jour et la nuit entre les équipes et services de Gulf Air selon qu’on voyage de jour ou de nuit ? Le vol ayant été à l’heure, calme et propice au sommeil, éléments essentiels, la note sera tout de même de 12/20.

La bonne surprise du lounge

Nos billets business nous donnaient accès au lounge Falcon Gold de Gulf Air à Bahreïn. Et nous avons tout de suite compris pourquoi il avait été élu meilleur du Moyen-Orient. Un accueil tout sourire, de vastes espaces confortables sur chaises, fauteuils ou canapés, une restauration généreuse loin des tranches de jambon froid d’autres grandes compagnies européennes (sans citer de noms !)…

Pour les familles et enfants, une large aire dédiée, propice au jeu ou au repos ; pour les fumeurs, une ample salle en deux décors avec films ; pour les amateurs, de grands crus de café ici, de vin là… et bien sûr, douches tout confort, ordinateurs à disposition, information réactive sur les vols en partance… Bref, le lounge dont tout voyageur rêve avant l’embarquement. On sera donc sur un 19,5/20 bien mérité.

Conclusion

Avec une note moyenne supérieure à 16/20, Gulf Air en business se hisse aisément dans le haut de tableau des compagnies aériennes fiables.

D’autant plus que les petits aspects négatifs sont de ceux faciles à corriger. Nous avons pu le constater à l’aller comme au retour nombre de passagers, en éco en particulier, étaient en transit à Bahreïn, continuant leur voyage vers une destination plus lointaine car Gulf Air a transformé son aéroport en vrai hub international avec vols à prix avantageux et ponctualité quasi militaire vers l’Asie, entre autres la Thaïlande, l’Afrique et toute l’Europe. Une bonne note de plus.

Yves Pouchard





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