La compagnie aérienne Alitalia s’est voulue rassurante vendredi après la démission surprise de son directeur général, Silvano Cassano, affirmant que la stabilisation du groupe progressait comme prévu sous la houlette de l’émiratie Etihad.
Le directeur général de la compagnie aérienne Alitalia, Silvano Cassano, a présenté sa démission, qui prend effet immédiatement, pour « raisons personnelles », a annoncé donc vendredi le groupe dans un communiqué.
M. Cassano sera provisoirement remplacé à son poste par le président du groupe, Luca Cordero di Montezemolo, en attendant la nomination de son successeur. Les deux hommes avaient été nommés à la tête d’Alitalia l’année dernière après son sauvetage par la compagnie émiratie Etihad.
M. Cassano, ancien directeur général de Benetton et du groupe de transport maritime Grandi Navi Veloci, était considéré comme l’homme de confiance du PDG d’Etihad, James Hogan, avec lequel il avait travaillé au sein du groupe Hertz.
Le quotidien financier Il Sole 24 Ore se montre toutefois sceptique quant à l’explication officielle de la démission, avançant qu’elle est « plus probablement liée aux difficultés de la compagnie ». Il évoque ainsi des désaccords entre les dirigeants et entre actionnaires, ainsi qu’une « forte insatisfaction de James Hogan ».
Alitalia, lourdement déficitaire et très endettée, a frôlé la faillite avant l’arrivée du groupe émirati à son capital à hauteur de 49 %, les 51 % restants étant aux mains d’un groupe rassemblant une vingtaine d’entreprises italiennes.
L’accord conclu l’été 2014 entre les deux compagnies aériennes prévoyait un investissement total de 1,7 milliard d’euros en plusieurs tranches dans Alitalia, et de la ramener dans le vert en 2017. Elle a toutefois accusé une perte nette de 100 millions d’euros au premier trimestre 2015.
« La nouvelle nous prend totalement de court et nous en ignorons les motifs« , a de son côté réagi un responsable du syndicat Filt Cgil, Nino Cortorillo.
« Il est urgent que nous sachions, un an après l’arrivée d’Etihad si les causes de ce départ sont liées à un remaniement de la direction, aux résultats du plan stratégique ou aux problèmes apparus à l’aéroport de Fiumicino cette année (incendie et grèves entre autres), a-t-il souligné.