La Grèce, cette année encore va être une des destinations majeures pour des français avides de belles vacances mêlant allégrement mer, soleil, culture, gastronomie et farniente. Cette fois-ci nous avons voulu vous présenter la Crète, la plus grande des îles grecques. Mais sa taille elle-même nous a contraint à nous limiter à sa moitié Est, et nous avons choisi Elounda comme base de découverte.
Elounda, à une heure de route de l’aéroport international d’Héraklion, est considéré par beaucoup comme un petit St Tropez crétois. On y trouve une très belle collection d’établissements 5* de grand luxe. Alors en complément de ce reportage, nous vous présenterons au cours des jours prochains une sélection de ces hôtels d’exception que nous avons tous testés individuellement.
Pour être équitables nous avons séjournés 2 nuits dans chacun d’entre eux. Merci à la gentillesse et à l’efficacité de Christos Panaretou, le patron de l’agence réceptive Yalos Tours, qui nous a apporté un soutien sans faille dans l’organisation de ce long reportage.
Elounda, la petite perle crétoise
Petit port de pêche sur la magnifique baie de Mirabello, à cinq ou six kilomètres d’Agios Nikolaos, la principale ville de l’Est de la crète, Elounda bénéficie d’un ensoleillement de plus de 300 jours par an, ce qui lui permet aussi un accueil de touristes même en basse saison.
Depuis bientôt cinquante ans, Elounda est devenu une destination chic et tendance tout en gardant son côté crétois traditionnel.
Ici pas de boite de nuit tapageuse et racolante ! La clientèle haut-de-gamme qui est importante, profite du luxe reposant proposé par des établissements très chic au confort parfait, tout en sachant apprécier la simplicité et l’authenticité de cette région qui a su se préserver son mode de vie.
Elounda, c’est une longue plage de sable, un petit port de pêche très actif, une promenade en front de mer parsemé de petites boutiques et de restaurants offrant une cuisine locale faisant la part belle à la pêche du jour.
Notre préféré, c’est un petit restaurant familial, le Poulis, avec son ponton au-dessus de l’eau. Parfait pour y savourer cette fameuse cuisine crétoise, aussi simple que gouteuse, tout en profitant du clapotis reposant des vaguelettes sous la terrasse et en admirant le paysage.
Un signe qui ne trompe pas, un grand nombre de locaux viennent y déjeuner en famille, ce qui le distingue un peu de leurs concurrents aux prétentions plus « touristiques ».
Ici la cuisine qui se veut authentique et sans prétention reste familiale, crevettes grillées, purée de fèves (fava), courgettes frites, tzatziki, houmous, poulpe stifado, agneau kleftiko, brochettes… Et si vous voulez vous distinguer du touriste moyen, commandez donc une mini carafe de tsipouro, une eau-de-vie typiquement grecque qui se sirote tout au long du repas.
Avec une hôtellerie importante disséminée le long de la baie, Elounda est un lieu de séjour idéal pour découvrir tout l’Est de la Crète. Bien évidemment, la première chose à faire est d’avoir loué une voiture dès votre arrivée. Les loueurs sont à 30 m de l’aéroport d’Héraklion et en saison il vaut mieux avoir réservé son véhicule à l’avance.
Le réseau routier est comme partout en Grèce de très bonne qualité et les panneaux indicateurs sont partout bilingues.
Kritsa, le village montagnard à ne pas manquer
Bâti en forme de croissant de lune sur un flanc de montagne à moins d’une demie heure de route d’Elounda, le charmant village de Krista est un des plus anciens de Crète. Et un des plus typiques.
Entièrement piétonnier, le cœur du village est un lacis de ruelles pavées bordées de maisons peintes aux couleurs traditionnelles où il fait bon se promener même aux heures chaudes de la journée car elles profitent de l’ombre offerte par de nombreux et vénérables platanes.
Les petits kafeneions aux terrasses habilement installées sous les platanes alternent avec des boutiques sympathiques qui proposent le meilleur des produits locaux. On y trouve de l’huile d’olive de Kritsa, dont la réputation n’est plus à faire, une grande variété d’herbes sauvages, du «thé grec» (une herbe de la montagne qui n’est pas du thé, mais qui peut agréablement le remplacer), du miel des environs, mais aussi de très jolis châles et autres broderies faites par les femmes du village.
Pour déjeuner nous avons choisi le Platanos, une charmante terrasse au pied d’un majestueux platane, et nous n’avons pas été déçus. Les boulettes de viande maison aux herbes de la montagne valaient le détour. Et pour ceux qui auraient des problèmes d’horaires, la cuisine du Platanos est ouverte toute la journée sans interruption.
Spinalonga, une île chargée d’histoire
A 3 km d’Elounda, au fond de la baie de Mirabello, Spinalonga est un petit îlot occupé depuis l’antiquité qui se dresse à seulement quelques centaines de mètres du rivage face au petit hameau de Plaka.
Une forteresse vénitienne fut élevée sur Spinalonga au XVIème siécle qui résista pendant des dizaines d’années aux assauts des raids turcs. Maintenant Spinalonga n’abrite plus que des ruines d’une petite ville enfermée derrière ses imposants remparts.
Spinalonga doit aussi sa célébrité au roman de Victoria Hislop tiré à des millions d’exemplaires, « l’île des Oubliés », qui raconte l’épisode tragique qui vit l’île servir de colonie de lépreux de 1904 à 1957.
Ces malheureux y étaient condamnés à un enfermement perpétuel et on leur retirait même la nationalité grecque. Aujourd’hui Spinalonga est devenu un site majeur, archéologique et touristique.
Des navettes vous emmènent à Spinalonga en 10 minutes depuis le petit port de Plaka qui lui fait face sur la côte (départ toutes les 30 mn). D’autres plus longues, partent d’Elounda et d’Agios Nikolaos, pour des croisières plus longues, qui permettent de profiter de toute la baie de Mirabello.
Golden Beach, une plage avec un peu de vagues
La baie de Mirabello a permis à Elounda de devenir un haut lieu du tourisme car elle est protégée de la houle marine grâce à une île tout en longueur qui la ferme presque entièrement. Ce qui offre des plages et des lieux de baignade où les vagues sont aussi rares que petites, idéales pour les familles avec de jeunes enfants. La mer y ressemble souvent à un magnifique miroir où il fait bon nager.
Pour ceux qui auraient envie de plonger un peu dans des vagues, la plage de Golden Beach situé juste après le village de Vathi est une option intéressante. C’est une grande plage de sable au pied d’une petite falaise arrondie. Le site est bien connu des fans d’Instagram.
Au sommet de la falaise un parking pas très grand donne accès à l’escalier aménagé qui mène à une plage aux eaux bleu-marine ourlées du blanc de petites vagues.
Une petite partie de la plage de Golden Beach est aménagée avec parasols et chaises longues, ce qui n’est pas sans intérêt quand le soleil tape fort. Et au sommet de l’escalier un petit café-restaurant est là pour permettre à chacun de se restaurer et se désaltérer tout au long de la journée. De sa terrasse la vue est magnifique sur cette petite baie de carte postale. Comptez environ 30 mn pour rejoindre la plage de Golden Beach depuis Elounda.
La Palmeraie de Vai, la seule palmeraie d’Europe
Pour ceux qui voudraient compléter leur découverte de la moitié Est de la Crète, il y a deux options de promenades d’une journée. L’une qui va jusqu’à l’extrême Est de l’île, vers la Palmeraie de Vai, et l’autre qui rejoint la côte Sud vers Ierapétra.
Pour rejoindre la plage tropicale de V ai il faut compter un peu plus d’1h 30. Sur la route de Vai nous vous conseillons de faire un stop de quelques minutes au Monastère de Toplou.
Ce tout petit monastère fut fondé au XVème siècle et dédié à la Vierge et à St Jean le Théologien. De l’extérieur c’est une petite forteresse car il devait pouvoir résister aux attaques des pirates at autres envahisseurs. C’est en tout cas un des plus beaux de Crète. Son beffroi de 33m et son impressionnant moulin à vent incitent à s’arrêter.
Et à la fin de la visite, n’hésitez pas à faire l’emplette d’une bouteille d’huile d’olive produites par les moines, car elle est très recherchée des amateurs du monde entier.
Vai et sa palmeraie furent longtemps le lieu où beatnicks et routards allaient planter leurs tentes sur la plage à l’ombre des palmiers. Les palmiers dattiers sont restés et les routards ont disparus.
La belle plage de sable est maintenant aménagée et de nombreux touristes y viennent attirés par cette plage à l’aspect si tropical. Sur le côté droit de la plage un escalier bien aménagé donne accès à la petite falaise qui entoure le vallon pour profiter d’un joli point de vue. Ce même escalier mène à mi-pente au restaurant « Palm Beach Vai », le seul qui domine le site avec une grande terrasse couverte.
Attendre qu’une table se libère en bordure de terrasse pour profiter de la vue. Vous pourrez y commander un repas grec fort correct, même si le service, toujours sympathique, est quelquefois un peu débordé car l’endroit est très souvent bondé.
Après le déjeuner, si vous désirez une plage plus nature et loin de la foule, il suffit de s’éloigner de quelques kilomètres pour trouver des criques désertiques comme par exemple, Itanos Beach à seulement 4 km de Vai. Là évidemment pas de plage aménagée, pas de bar, pas de restaurant (les seuls de la région sont sur la plage de Vai !), et pas de touriste (ils sont tous aussi sur la plage de Vai)!
Et cerise sur le gâteau pour les amateurs d’archéologie, à l’époque dorienne Itanos était une petite ville dont malheureusement il ne reste que quelques ruines au bord de la plage. Le site très abimé est indiqué et ouvert en permanence. Il permet cependant d’imaginer le beau cadre paisible dans lequel vivaient ses habitants dans cette époque si lointaine.
Ierapetra, la plus au Sud des villes européennes
Moins de cinquante minutes sont nécessaires pour aller d’Elounda à Ierapetra sur la côte Sud de la Crète. Ierapetra est considérée comme la ville la plus au Sud de toute l’Europe car elle n’est distante de la côte égyptienne que d’environ 350 km.
Et cette proximité avec les côtes africaines lui vaut aussi le titre de la ville la plus ensoleillée de Grèce avec un climat chaud et des pluies rarissimes.
Ierapetra est une très agréable ville en bord de mer avec un intéressant patrimoine historique. Dans la partie la plus ancienne une maison s’enorgueillit d’avoir hébergé Napoléon Bonaparte quand il faisait route avec son armée pour sa fameuse Campagne d’Egypte. La forteresse d’Ierapetra est en cours de réhabilitation et ne peut se visiter actuellement.
Le charme de la ville tient beaucoup à ses plages de sable noir qui donnent une couleur turquoise à la mer, et à sa longue promenade du front de mer entièrement piétonne.
Là les traditionnels kafeneions alternent avec des restaurants et bars plus design. Quelle que soit l’heure, touristes et locaux y déambulent à loisir, bercés par le doux bruit des vagues.
Ierapetra est aussi le point de départ des navettes qui permettent de passer une journée sur l’île de Chrysi, dont le principal attrait sont les eaux turquoise de sa Golden Beach (encore une) mais où il n’y a aucune ombre possible à part des parasols à louer mais qui sont vite occupés tant la pression touristique quotidienne est importante.
Comme il n’y a aucune restauration possible sur l’île il faut avoir prévu d’amener boissons et pique-nique. Certaines croisières proposent une option déjeuner à bord. Personnellement, nous pensons que c’est une excursion à faire de préférence en début ou fin de saison.
Après avoir déambulé tout le long de la jolie promenade piétonne du front-de-mer d’Ierapetra, nous avons préféré rechercher un lieu plus tranquille pour déjeuner.
Reprenant la voiture nous avons roulé environ 9 km à l’est d’Ierapetra jusqu’à la longue plage de Koutsounari et nous nous sommes laissé tenter par un petit panneau indiquant un restaurant. Et là au bord d’une très longue plage de sable, nous avons trouvé « Alatsi », un restaurant tout blanc au milieu de nulle part avec un personnel aux petits soins et une cuisine crétoise toujours aussi appétissante que nous avons pu apprécier à sa juste valeur.
Et pour finir, la mer était là au bord de cette vaste plage déserte. C’est aussi cela la Crète, une île pleine de jolies surprises qu’on peut découvrir totalement par hasard..
Frédéric de Poligny