La Ghriba rassemble ses fidèles


Le pèlerinage juif de la Ghriba a débuté dans le calme mercredi sur l’île tunisienne de Djerba (sud), mais sous haute sécurité du fait des craintes d’attentats entourant ces célébrations ancestrales.

Depuis le milieu de matinée, sous une chaleur accablante, des groupes de dizaines de pèlerins, dont des familles avec de jeunes enfants, ont progressivement afflué vers la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d’Afrique.

Après avoir bu, pour certains, une gorgée de boukha (alcool de figue), ils ont débuté leurs prières, allumé des bougies et inscrit des voeux sur des oeufs, avant de les déposer dans une cavité au fond de la synagogue.

ghribaComme de coutume, nombre de pèlerins ont prié pour la santé ou encore la réussite professionnelle de leurs proches.

Organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba, qui s’étale sur deux jours, est au coeur des traditions des Tunisiens de confession juive, une communauté qui ne compte plus que quelque 1.500 âmes contre 100.000 avant l’indépendance en 1956.

Des pèlerins viennent aussi traditionnellement de pays européens, des Etats-Unis ou encore d’Israël, mais leur nombre a considérablement diminué depuis l’attentat suicide au camion piégé contre la synagogue en 2002, qui avait fait 21 morts.

Avant cela, l’affluence pouvait atteindre 8.000 personnes.

Cette année, les organisateurs disaient attendre, mercredi et jeudi, jusqu’à 2.000 personnes, malgré les craintes grandissantes pour la sécurité.

Ces craintes se sont amplifiées ces dernières années avec l’essor en Tunisie d’une mouvance jihadiste responsable de la mort de dizaines de soldats, policiers et civils dont plusieurs dizaines de touristes en 2015.

Comme l’an dernier, Israël a publiquement exhorté ses ressortissants à ne pas se rendre à Djerba, évoquant un haut niveau d’alerte contre les cibles juives du fait des éléments terroristes, particulièrement ceux affiliés au jihad mondial, continuant à opérer en Tunisie.

En réponse aux menaces, les autorités tunisiennes ont de nouveau pris des mesures de sécurité draconiennes. Mercredi, la police et l’armée étaient omniprésentes à Djerba, tandis qu’un hélicoptère sillonnait le ciel.

La hara kbira, le grand quartier juif de Djerba, a été bouclé et les fouilles étaient systématiques à l’entrée du site.

Tenues quelques semaines après l’attentat contre le musée du Bardo à Tunis (22 morts), le pèlerinage juif de la Ghriba de 2015 s’était déroulé sans incident.





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